The Great Sabatini - Dog Years Après des sorties de disques toujours aussi convaincantes (American Heritage, Sofy Major, Stuntman, Carne, Pigs...) Solar Flare Records bat le fer tant qu'il est encore chaud avec Dog years de The Great Sabatini, un groupe canadien jusqu'alors inconnu de mes services mais qui mériterait un plus large écho chez les amateurs de metal sludge/noise/post-hardcore/pot pas pourri du tout.

C'est le torse bombé, la barbe hirsute et le corps recouvert de boue pestilentielle que The Great Sabatini entame les hostilités avec "The royal we" : le titre démarre tambour battant avec un riff bien énergique pour ensuite ralentir le rythme en mode southernsludgefromhell, gorge déployée, brutalité exacerbée et démonstration d'affection de bison en rut. Il semble qu'il y ait aussi une zone marécageuse et des rednecks avec une armurerie conséquente à Montréal, l'office du tourisme ne m'a pas confirmé. Le second titre, "Guest of honor", et le troisième titre, "Nursing home", partent vers bien d'autres horizons, celui de Washington D.C, avec un tempo digne d'un brûlot punk musclé de Minor Threat et des pistes dont la durée approche approximativement les 2 minutes. The Great Sabatini semble déjouer la monomaniaquerie habituelle des groupes du genre avec une ouverture d'esprit qui fait plaisir. Le cinquième titre confirme d'ailleurs avec une chanson presque épique à la manière de Down, ce qui permet à The Great Sabatini d'ajouter encore un supplément d'âme à un disque qui n'en avait pas besoin. La piste numéro 6 intitulé "Akela" est là aussi surprenante avec un blues acoustique assez poignant et d'humeur ombrageuse. Finalement, avec le groupe canadien, on ne semble jamais au bout de nos surprises. Dog years se clôt sur un titre, "Life during wartime", encore une fois bien pesant, pesanteur accentué par un piano (!) discret en introduction avant de repartir dans ses travers (positifs) et virils.

Même si l'originalité de la musique est souvent diffuse et par phase, The Great Sabatini livre un disque d'excellente facture brassant et explorant des genres à l'affiliation évidente, mais avec le panache nécessaire pour rendre l'écoute de Dog years absolument jouissive pour les amateurs. Et pour les autres, il n'est jamais trop tard pour se faire déflorer les oreilles. C'est manifestement la bonne occasion. Bien cordialement.