Un nouveau batteur et un troisième album pour Gravity plus à l'aise que jamais avec son style assez personnel puisqu'il en mélange allégrement plusieurs. Rien que pour citer les inspirations littéraires (les plus évidentes) le groupe fait des clins d'œil aux deux monstres de la science-fiction (après Barjavel sur le précédent opus) à savoir Frank Herbert ("Dune") et Dan Simmons ("Hypérion") et termine son livret en citant Baudelaire. Toujours assez alambiqué, leur métal moderne, technique, incisif et parfois progressif sert un propos lui aussi savamment construit et réfléchi (la série des "Noctifer"), que ce soit en version hargne-core/death ou en clair, les textes en français passent bien (et me font penser à Eths) et l'adjectif Noir leur sied parfaitement. Musicalement, c'est riche et varié avec un penchant pour les changements de rythmes et d'ambiances. Saluons au passage l'excellent boulot d'Aurélien (Uneven Structure) qui a réalisé une prod' où tous les détails sont soignés (sans cela, aucune chance de pouvoir être comparé à Gojira). La simple écoute de la première partie d'"Indigence" permet de s'en convaincre car l'incorporation du sampling y est parfaite. Bien que complexe à chroniquer/décortiquer, Gravity procure un plaisir simple à l'écoute, c'est tout ce qui compte.
Publié dans le Mag #32