Grandizer - Like a fistful of noise Bon, on va pas te la refaire à chaque fois hein... Oh et puis si... Basement Apes Industries, c'est LE label coupable de pas mal d'excellentes sorties dans l'hexagone dès que l'on parle de musique qui tranche dans le gras (Sofy Major, Anorak) et ça ne dérogera pas à la règle avec le premier EP de Grandizer : c'est du très haut de gamme. Histoire d'annoncer la couleur de suite, ils ont appelé leur bébé Like a fistful of noise EP, titre qui laisse augurer que ça va être la guerre et effectivement... c'est la guerre... Et en 4 étapes, s'il vous plait.
Proclamé, par votre humble serviteur, "groupe qui ferait passer les Unsane pour des grosses fiottes", Grandizer lâche les chevaux dès le premier titre : "Jesus, Mary and Holy St Joseph"... Fais tes prières, c'est l'heure de la messe noise, le groupe te met tout de suite et sérieusement à l'amende avec son hardcore-noise aussi ardue et inhospitalier qu'un séjour à Dunkerque, en plein hiver. Le ton est saignant et la gorge déployée, en appel au brute de décoffrage cher à Grady Avenell (Will Haven). Le déferlement de décibels, sec comme une droite en pleine tronche, est cousin d'un Unsane dopé à l'hormone de croissance soviétique période Ivan Drago : c'est musculeux, nerveux et sans artifices. La figuration, c'est surtout pas pour les Grandizer. Surtout (bis) qu'après ce titre introductif, ils ont encore 3 pépites à te filer comme ça : sans compromission ni baisse de forme. "Evening lilac glow" et ses légers penchants mathcore impressionne tandis que "Nolf E" continue le boulot séduction auditive via un matraquage sur-nerveux. Le dernier morceau, "The tamworth manifesto" conclue l'EP de la meilleure manière qu'il soit, avec le couteau entre les dents et une envie d'en découdre totalement intacte. Preuve s'il en est, une fois de plus, que la scène noise française, avec des Membrane, des Generic, des Stuntman, elle ne doit strictement rien à personne. Merci.