gojira : terra incognita Violent. C'est très violent. Gojira pratique un métal assez particulier puisque cette débauche de violence semble nous toucher réellement. L'ambiance est malsaine, lourde, pesante, inquiètante, ça fait mal et ça fait peur ! Dés le début, la technique des zicos nous explose à la tronche via des rythmiques intenables, des roulements monstrueux, des solos bien chauds, des harmoniques artificielles bien placées, bref, au niveau de la technique, on trouve de tout, ça joue vite, ça joue bien, pas grand chose à redire de ce côté là... Et alors, c'est du gros métal technique qui tâche et qui explose tout sur son passage ? Non justement, c'est là, l'incroyable force de Gojira, c'est la retenue, la mesure, les passages calmes et plannants qu'ils nous laissent entendre sur la plupart des titres. Là où certains auraient eu assez d'idées pour faire un album, eux les compilent en un morceau... Et y'en a 14 sur Terra incognita ! Alternent les intros divines ("Lizard Skin", "Rise"), les respirations ("04", "5988 trillions de tonnes" et "1990 quatrillions de tonnes"), les titres vraiment calmes ("Satan is a lawyer", "On the b.o.t.a") et les titres ultra méchants ("Clone", "Fire is everything"), le tout pouvant être associé dans le même morceau ("Love")... "Fire is everything" nous proposant, après une intro dévastatrice, un refrain ultra mélodieux. Et que dire de "Space time" dont le final ferait pleurer un tortionnaire ? "Now i see these mounts of fear, feel the weight of nonsense killing simplicity..." J'adore cette ambivalence, la facilité avec laquelle le groupe passe de la brutalité extrême du thrash-death-machin-core à la quiétude du doom-truc-atmosphérique. Gojira fait le grand écart et ça ne lui pose pas de problème, nous si, il va falloir qu'on s'en remette.