Gojira : From Mars to Sirius Chef d'oeuvre. Uniquement deux mots car on manque de superlatifs pour parler de ce nouvel opus de Gojira... On avait parlé de "monument", on les avait qualifié de "monstrueux", d'"énormes" et on les pensait lancés sur une trajectoire simple et directe, mais voilà que débarque From Mars to Sirius et Terra incognita comme The link sont renvoyés aux oubliettes, paraissent fades à côté de ce petit dernier qui pose les nouveaux jalons de notre univers métallique. Gojira sait équilibrer violence et sensations, on le savait, là, ils repoussent leurs limites et les nôtres, jamais un groupe n'avait autant réussi à faire ressentir autant de choses avec une musique réputée difficile d'accès.
Au son hors du commun (et nettement meilleur que sur les albums précédents qui étaient loin d'être mauvais !), aux compos vives et tranchantes, Gojira ajoute la réflexion sur notre monde vu du ciel, notre planète océane se transforme et se détruit peu à peu, seule échappatoire : la lumière de Sirius, un soleil célébré par différents peuples (dont les Dogons) et à qui on donne un pouvoir de régénérescence... From Mars to Sirius serait donc un chemin initiatique, la voie (lactée) vers un nouveau cycle mais aussi vers l'inconnu (existe-t-il un Sirius C ?), cette route que construit Gojira est faite d'étapes de repos salvatrices ("Unicorn", le dantesque "Flying whales", "From Mars") et de passages en vitesse lumière ("Backbone", "The heaviest matter of the universe", "In the wilderness", "To Sirius"), on y croise quelques OVNIs tel ce fabuleux "Where dragon dwells" (qui est en train de supplanter dans mon coeur le "Space time")... Et encore une fois la technique se met au service de la composition, des mélodies, de la puissance pure et sans arrière pensée ("Global warning").
Intersidéral et sidérant, From Mars to Sirius est certainement l'album de la décennie... à venir ! A moins que leur prochain opus n'aille encore plus loin, ce qui semble aujourd'hui difficilement réalisable.