Godsmack - Faceless Passé le cap du deuxième album, les Américains de Godsmack changent de batteur à la faveur de Shanon Larkin avant d'entrer en studio pour mettre en boîte Faceless. Si le groupe était déjà adulé par ses fans (et pas qu'aux Etats-Unis), la sortie de l'album en 2003 allait mettre tout le monde d'accord, à grands coups de riffs lourds et de rythmiques tout aussi pesantes.
C'est les amplis avec le volume à 11 que le quatuor entame les hostilités et une introduction titillant les oreilles du fan. Presque pas le temps d'imaginer le début d'un riff monstrueux qu'il arrive de nulle part, servi par une rythmique loin des standards du genre. En tout cas ça sonne live et ce n'est pas l'enchaînement avec "Faceless" qui laisse une minuscule seconde de repos. L'absence d'intro et le jeu de question-réponse à la guitare sont encore une fois une réussite. Non pas que cela regorge d'une originalité débordante, mais les quatre Américains créent une ambiance pesante et malsaine, portée avec brio par le growl de Sully Erna. Ça marche du feu de dieu et on prierait presque pour que ça ne s'arrête pas. "Changes" et "Make me believe" nous font retomber sur des rythmes plus proches des sentiers battus avant que "I stand alone" et ses accents stoner prenne la suite. Et quelle suite mes enfants ! Derrière les fûts, Shanon Larkin fait des prodiges, du lourd, du très très lourd. Plus tard, la même recette sera appliquée pour "Dead and broken" où le groupe s'appuie de tout son poids pour une succession de riffs qui sert la voix top niveau de Sully Erna. Bande originale d'un road trip de bikers sur la route 66, le groove et la puissance de Godsmack rappellent que les Américains sont quand même loin d'être mauvais quand il s'agit de faire décoller des salles entières. "I fucking hate you" et son message divin font œuvre de paix pour un temps, mais c'est "Releasing the demons" qui déchaîne les enfers avec une ligne de guitare typiquement 90's.
N'en déplaise aux aficionados du néo-métal, Godsmack prouve qu'au début des années 2000 il est possible de combiner succès incontesté et intégrité musicale. Comme dirait tonton Zegut, "ça défouraille les cages à miel". Amen !