The Ghost Inside - Get what you give 3 albums au compteur (en incluant celui sorti sous le pseudonyme d'A Dying Dream) ont permis à The Ghost Inside de se tailler une solide réputation sur la scène hardcore (punk) du moment : ce, avant-même Get what you give qui propulse le groupe au sommet de sa catégorie. Et même l'industrie du disque ne s'y est pas trompée (pour une fois que ça arrive, fallait le noter). En quittant Mediaskare (Bury Your Dead, Deez Nuts, Lionheart.) pour rejoindre les rangs du poids lourd Epitaph (Bad Religion, Converge, Every Time I Die, Parkway Drive, Refused, Weezer.), la formation californienne entre dans la cour des grands et ne se prive pas d'assumer ce nouveau statut en livrant un album de patrons.

Dès lors, pas étonnant de voir les natifs de la Cité des Anges fracasser les enceintes d'entrée de jeu avec une première volée de torpilles supersoniques qui explosent littéralement les tympans comme pas deux. Une puissance de feu monstrueuse, des riffs qui taillent dans le gras en défragmentant les amplis et une hargne vocale brutalement expulsée des entrailles pour faire mal(e) : "This Is What I Know About Sacrifice" puis "Outlive" font le job et arrachent à peu près tout sur leur passage. La politique de la terre brûlée hardcore punk façon The Ghost Inside, c'est du brutal et ce n'est que lorsque les mélodies font réellement leur apparition (sur le très efficace "Engine 45") que le groupe desserre un peu son étreinte, cette emprise absolue qu'il avait jusqu'alors sur l'auditeur et expédiant ses ogives maxi-testostéronées comme d'autres enfilent des perles. Mais ça ne va pas durer.

Parce que si les auteurs de ce Get what you give aiment aussi les mélodies ce n'est pas pour ça qu'ils vont oublier de kärcheriser bien sauvagement les écoutilles de leur auditoire. En témoignent les "Slipping away" et autres "The great unknown", véritables harangues hardcore de premier choix qui facturent du riff teigneux au kilotonne, des exhortations vocales aboyées par palettes, le tout sans une once de retenue. Des morceaux gorgé de cette foudroyante efficacité qui fait ici office de ligne de conduite presque immuable. Régulièrement belliqueux et sans concession ("Thirty-three", "Face value") , The Ghost Inside n'en oublie pas pour autant sa facette mélodique chère au genre, afin de rester bankable dira-t-on ("Dark horse", "White light"), mais en garde suffisamment sous la pédale afin de remettre les c. sur la console de mix le temps d'un finish hautement inflammable ("Deceiver") et même rock dans le sens le plus hardcore punk du terme ("Test the limites"). Histoire de conclure en faisant de cet album ce qu'il a cherché à enfanter avant tout.

Une machine de guerre impitoyable.