Ghost - Ceremony & devotion Il aura fallu attendre trois (savoureux) albums studios et deux (formidables) EP pour que Ghost s'affaire à proposer à ses fans de plus en plus nombreux un album live. Et comme à chaque nouvel arrivage du groupe (?) suédois, je suis tout excité à l'idée de passer un bon moment avec ces apôtres de Lucifer. Comment pourrait-il en être autrement ?

Ceremony & devotion est donc un album live en forme de joli best of capté lors d'une dernière tournée US du "Popestar Tour". J'avoue toutefois avoir encore du mal à comprendre pourquoi ce disque n'est pas agrémenté d'un DVD ou d'un Blu-Ray, et ce au présumé grand dam des amateurs du groupe. C'est d'ailleurs très étonnant, l'aspect visuel étant un atout fort et puissant (pour ne pas dire une marque de fabrique) de Ghost. Contentons nous donc du son.

Un best of live donc, qui offre à l'auditeur le meilleur (sans blague !) des cinq productions du groupe (quatre en fait, If you have ghost n'étant pas représenté dans la set-list). Les "déjà" standards de Ghost sont interprétés à la perfection par un ensemble de Ghouls véritablement à l'aise avec leurs instruments. Le talent de composition du groupe n'est plus à prouver, et ce disque se révèle être un excellent résumé de la jeune mais déjà prolifique carrière d'une des sensations rock de la décennie. Comment, en effet, ne pas succomber au terrifiant "Absolution", au satanique "Year zero" et au génial "Ritual" ? Et même si le chant n'est pas toujours juste (on a l'impression que Papa Emeritus accentue son mauvais accent anglais du fait de prêcher la bonne parole sur le territoire de l'oncle Sam), c'est quand même un réel plaisir d'entendre des versions plus "heavy" mais toujours popisante (ou papisante, comme tu veux !) des joyaux composant la quasi parfaite discographie des hérétiques. D'autant plus que le mix homogène est fidèle aux prod' studio du groupe, et le son de ce live peut être trop bon pour être honnête (entendez par là authentique).

Mais (car il y a toujours un mais), depuis les "révélations" sur l'identité des musiciens et la levée du voile sur le véritable fonctionnement du groupe (qui est en fait une poignée de zicos réunis autour du seul véritable membre de Ghost, à savoir le chanteur), la magie n'opère plus vraiment de la même manière. Au même titre que le coté "communicatif" et "théâtral" quelque peu exacerbé sur scène depuis la sortie de Meliora qui, de ce fait, atténue le côté maléfique des prestations live données jusque là. Difficile bien évidemment de retranscrire sur disque, mais les versions précédentes de Papa Emeritus en imposait bien plus par leur "silence" que la version actuelle qui se révèle, par ses postures et son tour de chant, des ambitions de crooner. Mais je ne vais pas faire le coup du vieux con qui affirme à qui veut bien l'entendre que c'était mieux avant, car au final, ce n'est (à l'avis d'un certain nombre de fans) certainement pas vrai.

Avec les tournées mondiales qui ont suivi la sortie de Meliora, Ghost s'est imposé comme un futur grand de la scène rock mondiale. Tant auprès de la communauté métal qu'auprès de la large sphère des amateurs de musique électrique et éclectique. Et qu'importe au final s'il ne révèle n'être qu'un projet mené d'une main de maitre (et de fer) par un individu qui a déjà tout planifié (c'est pas moi qui le dit, c'est lui), Ghost demeure une machine de guerre, un rouleau compresseur invincible en constante évolution. Et je ne vois pas ce qui pourra l'arrêter.