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Que sait-on de Geneva ? Très peu de chose. Le groupe, composé de Charles (guitare, chant et officiant dans Dont Look Back), Alex (basse et chant) et Rémi (Batterie) est une jeune formation (2 ans et demi) de Valence (donc pas de Genevois à l'horizon) qui a tout d'abord enregistré une démo à la maison avant de passer au studio NSR pour donner vie à un EP qui est disponible depuis septembre 2005. Mais quel EP !

Geneva / Chronique LP > Sail on suds

Geneva - Sail on suds LP Saisissante, ébouriffante, époustouflante, décapante, à la fois merveilleuse et ténébreuse, les termes ne manquent pas pour qualifier la musique de Geneva qui marque d'un grand coup la jonction entre 2009 et 2010 en matière de post-rock/post-core noisy. Plutôt que d'user de superlatifs plus boîteux les uns que les autres, plutôt que de tenter d'improbables figures de style pour le décrire, Sail on suds détient derrière son somptueux visuel une pléthore de réponses à la question suivante : Quel est ton mode de transport préféré ?
1 - And dust my sugar from the fold : Le scaphandrier, idéal pour explorer les fonds marins mais gare à ne pas se faire absorber par les abysses, si attrayantes et tentaculaires à la fois.
2 - Drivin accross the sky : La navette spatiale, fluide dans ses déplacements mais dont les distances parcourues hallucinantes défilent à la vitesse de la lumière.
3 - All in all : Basique, banale, rudimentaire mais empruntant ici les chemins d'un rallye forestier, périlleuses pointes de vitesse et quelques rares décélérations à la clef : la voiture.
4 - Echoes wine : Le wagon à charbon accumulant aller-et-retours entre atmosphères suffocantes des galeries souterraines et passages salvateurs en plein air pour un entrechoc d'ambiances toujours démoniaques.
5 - On my own : Une petite escapade en planeur ne serait-elle pas la bienvenue ? Avec Reno (H-Burns) en guise de co-pilote, je vous garantis une vue imprenable, de surcroît au lever du jour, sur ce bon vieux plancher des vaches. Magnifique.
6 & 7 - Opposite/attract 1 & Opposite/attract 2 : Le porte-avions, dirigé par Pierre (Tantrum), machine de guerre effroyablement efficace, emportant souvent à son bord un hélicoptère capable de vols stationnaires avant de frapper.
8 - Hope : A moins que ce ne soit l'espoir, véhicule immatériel et bien plus poétique que les engins déjà cités, outil détenu par chacun d'entre nous et irrémédiablement nécessaire, comme nous le fait si bien comprendre Geneva lors de cet ultime périple.
Peu importe par quel moyen tu te rendras chez ton disquaire, même si la voie piétonne semble être la plus adaptée, mais on ne saurait combien te conseiller de débourser quelques euros en échange de cette perle aussi indispensable que monumentale (plus d'une heure de réjouissances au compteur). Et, dates de concert approchant, essaie de déguster Geneva sur scène, ça doit valoir le déplacement.

Geneva / Chronique EP > Geneva

Geneva : Geneva A peine 1 an et demi de vie commune à l'époque des faits, et les trois gaillards ont pondu un disque éblouissant ! A première vue, les amateurs de Cult Of Luna, Isis, Neurosis et autres Knut ne seront pas déboussolés. Car le contenu de cette galette éponyme est bel et bien du post-hardcore. Concoctée en toute intelligence, la recette effleure celle de Tantrum, c'est-à-dire nourrir le "basique" post-hardcore de noise et de post-rock. Inutile de préciser que c'est une excellente option prise par le groupe, lui assurant un espace encore plus large pour s'exprimer, d'autant plus que les drômois franchissent l'exercice plutôt brillamment.
Durant ces 36 minutes, on retrouve l'ensemble des "codes" du genre : changements de climat maîtrisés, assemblages de guitares ténébreuses sur une section rythmique des plus ponctuelle et chant écorché, comme arraché des entrailles de Charles, très souvent au bord de démentiels beuglements. Ambiances tendues sur lesquelles le trio maintien une pression phénoménale ("17", "Gräpe"), changements de rythmes décapants ("Seven steps of a body"), montées en puissance franchement délectables ("Saturn"), et même quelques épisodes Tooliens ("White blood") ne font absolument pas peur à Geneva. En guise de morceau final, "(6x6x10)+I(3)", superbe contribution de plus de huit minutes, vous révèlera bon nombre d'agréables surprises, qui, selon les tempéraments, vous feront planer bien haut ou vous scotcheront au fin fond du divan.
Audacieuses et ornementées, les compos sont servies par une production des plus honnêtes pour un résultat final satisfaisant, surtout pour un premier disque destiné au public, chose de plus en plus courante mais qui mérite toutefois d'être souligné ici.
Les experts en matière de post-hardcore trouveront certainement des similitudes avec les formations-phares mais la jeunesse du groupe et le soin qu'il apporte à son travail permet largement de ne pas blâmer le trio mais surtout d'en attendre énormément par la suite ! Si, sur le papier, on ne connaissait pas grand-chose de Geneva, une fois leur maxi entre nos oreilles, on sait qu'il s'agit d'un groupe à suivre de très près car extrêmement prometteur !