The Gathering - The west pole Il fallait que ça arrive... Deux ans après le psychodrame du départ de sa chanteuse, Anneke Van Giesbergen (pour s'émanciper et former Agua de Annique), The Gathering fait son retour discographique avec un album qui voit le groupe entamer une nouvelle ère dans sa carrière. Nouvelle vocaliste (l'ex-Octavia Sperati, Silje Wergeland), nouveau disque, légère réorientation musicale, et voici donc The west pole. Et là, c'est le drame, les Néerlandais se plantent dans les grandes largeurs. Donc on rembobine et on revient.
Flashback printemps 2007 : lorsque la chanteuse de ce qui n'est rien d'autre que l'une des figures de proue de la scène metal du vieux continent annonce son départ, au terme d'un ultime tour de piste planétaire, les fans éplorés n'en finissent plus d'inonder leurs mouchoirs. Il faut dire que c'est avec elle que le groupe a sorti des disques de la trempe de Mandylion, Souvenirs ou Home. Avant elle il y avait eu deux albums (Always et Almost a dance, pas vraiment des chefs-d'œuvre à vrai dire). De cette séparation à l'amiable, on retiendra deux choses : Anneke sans The Gathering, c'est sympathique mais ça n'a plus rien de vraiment ensorcelant, The Gathering sans Anneke, on aura beau dire, il manque quand même carrément quelque chose. Pourtant, du point de vue des rescapés de l'aventure, les choses étaient claires : The Gathering existait avant Anneke, The Gathering existerait après. Soit, l'idée était cohérente et légitime, le groupe ayant été fondé avant l'arrivée de la belle, il n'y avait pas vraiment de raison pour arrêter une fois celle-ci partie. Mais dans les faits, ce n'est finalement pas si simple.
Car, musicalement, il n'y a pas grand-chose à dire de plus une fois que l'on a énoncé l'évidence : ce nouveau disque est une déception. Passée la pénible et longue, très longue. trop longue première plage introductive, le groupe vient s'enferrer dans un registre rock par instants symphoniques, par instants juste rock, qui ne lui sied pas vraiment. Oubliées les envolées stratosphériques, la retenue intimiste, les ambiances trip-hop ou la grosse cavalerie métallique des albums précédents, le The Gathering cuvée 2009 a au moins le mérite de vouloir proposer quelque chose de différent. Sauf que la magie ne prend pas ("Treasure", "You Promised Me A Symphony"), ou si, mais trop rarement. Et deux titres sur dix, ça fait quand même bien peu. Ce, même si ces morceaux-là (l'éponyme "The west pole" et "Capital of nowhere") sont de vraies pépites, ça ne suffit définitivement pas à sauver des affres de l'ennui un album finalement bien trop consensuel, marshmallow et sans âme...