Gantz : intense screaming emo, la chose est assez bien résumée. Ame sensible s'abstenir, Gantz ne fait pas dans la dentelle, et même si les guitares ne sont pas plombée, même si la batterie ne martèle pas à tous va, l'ensemble est dense, suffocant parfois, la musique est réfléchie, émotionnelle et les cris déchirants. Emo jusqu'au bout des ongles, Gantz alterne parties presque parlées et cris intenses en laissant une belle part à la mélodie et à la composition. Formé pendant l'été 1998 à Besançon, Gantz a joué depuis avec pas mal de bons groupes comme MunkyPosse, Sleeppers, Portobello Bones, Judoboy, Aenima, Pledge Alliance. Gantz est à l'origine du collectif Impure Musik, collectif orienté hardcore sombre, chaotik et émo, regroupant également les groupes Nothing To Prove et Kargal. Le collectif est également un label, un distributeur et à l'occasion tourneur. Gantz propose sa vision de la vie, et n'est pas forcément optimiste.
Infos sur Gantz
> Lire la dépêche
> Lire la dépêche
> Lire la dépêche
Et ça tu connais ?
Rubrique :
Stellardrive
Aside from a Day + Gantz = Stellardrive...
Liens pour Gantz
- Impure Musik: le site du collectif (323 hits)
- impuregantz.com: site officiel (320 hits)
Gantz discographie sélective
lp :
La chambre des morts
...
Liens Internet
- Glaz'Art : site officiel
- musik-industry.com : webzine rock/métal/ciné
- Keritsu : webzine rock indépendant de Lyon
Métal > Gantz
Biographie > Gantz
Gantz / Chronique LP > La chambre des morts
Gantz revient avec un album d'une qualité rare, envolées de guitares soutenues, déferlements saturés, passages intenses et salvateurs. La chambre des morts impose son rythme propre, avec des titres un peu plus assagis par rapport aux efforts précédents, des instrumentaux comme l'introducteur "Les sapins de Douglas", ou des passages cosmiques ("Les prémices du béton", "Noircir la porte de sa maison") que l'on retrouvent tout au long de cet album, Gantz prend son temps pour distiller son énergie et sa rage, tout en gardant une fougue explosive, à la fois au niveau du chant ou grâce à des guitares volcaniques comme sur "Vieillir sans compter, vieillir sans trembler". Isis n'est pas très loin par moments, notamment sur "Les architectes", mais Gantz envoie du bois de manière plus prononcée, avec une facheuse tendance à enflammer des volées de bois vert à tout va. Chant écorché, guitares à vif, la chimie combustible de Gantz n'a pas changée, elle se fait juste un peu plus ample.
Un artwork sobre, aux ramifications loin d'une quelconque légèreté, avec des photos d'Auschwitz qui laissent difficilement indifférent, qui rejoint "Au coeur des ténèbres" de Les jours se suivent et ne se ressemblent plus, mais sans avoir d'échos dans les titres de l'album. Des titres parfois déroutants comme le mélancolique "Rance" et "Les prémices du béton" où le screamo se mêle à des passages presque aériens, Gantz réoriente légèrement sa boussole etlache sur La chambre des morts des titres corrosifs comme "Noircir la porte de sa maison" ou "J'aurais préféré moi que toi".
Gantz / Chronique Split > Gantz / Cleaner
Revoilà les écorchés vifs de Gantz avec un split CD avec les déchainés de Cleaner. Intense screaming en vue et une bonne claque en perspective. Cleaner vient du pays du soleil levant, à l'instar d'Envy, et distille un bon équilibre avec Gantz.
Guitares fragiles, les passages délicats sont brodés avec patience et attention, afin de mieux sublimer les explosions de rage, une batterie au rôle plus qu'important, cris fulgurants, basse imperturbable, l'alchimie Gantz est encore en action sur "Il fût un temps", à la fin magmatique, barrage sonore démentiel ou calme paradisiaque. Avalanche sonique, harlebardes de saturation, de cris, de cymbales, à côté le radical-hardcore n'a qu'à bien se tenir, "Les millions de façons de vivre, les millions de façons de mourir", tout est dans le titre, vit et meurt un million de fois en trois minutes bien tassées, le cataclisme s'érige en un tourbillon sombre et abstrait, qui se trouve relancé par des guitares particulièrement entêtantes. "Lueur" et ses 9 minutes 30 coule lentement entre peine, douleur et incompréhension.
La transition avec Cleaner est un peu abrupte, son plus brut, plus immédiat, "Murasaki" vibre doucement, s'effrite localement et reprend avec vigueur, le tout sur des paroles pour le moins orienté homicide... Les guitares satures plus sous l'effet d'un jeu aggressif que d'une pédale de saturation quelconque, mais savent s'enrayer comme sur "Ao" et prendre un aspect omniscient. Le son de Cleaner bien qu'inhabituel recèle quelques perles comme la guitare sur l'intro de "Hai", ou son aspect noisy et les mélodies suggérées dans "Ao". "Soshite wakakusa no ironi somari" se chuchote avec douceur, avec presque un relent de cold-wave, pour s'exiter de manière magistrale. "Kou no shita de" renverse la vapeur, un syamisen en guise d'instrument additionel, l'ensemble vire à l'orchestre traditionnel ayant versé un peu trop dans le saké, la folie sous-ajcente à Cleaner, déjà visible dans "Murasaki" réapparaît ici, lentement mais surement. N'oublions pas pour terminer le tourbillon sonore court mais bref "Ki", aussi long que son nom -Be as you wanna be- !
Gantz / Chronique EP > Les jours se suivent et ne se ressemblent plus
Troisième production de Gantz, cette démo, plus tout à fait démo et pas entièrement album, avec plus ou moins 8 titres est l'occasion pour certains de découvrir avec une oreille attentive et vierge l'émo de Gantz. Production homogène et regroupant des titres qui s'enchainent les uns aux autres comme par enchantement, un titre ouvrant les plaies que le précédent à refermé.
"Je ne penses qu'on doive vouer son existence à la contemplation morbide de soi" enchaîne sur "Les jours passent et ne se ressemblent plus" entrée en matière viscérale, guitare fluette, basse ronde et des cris qui volètent, la batterie s'embrasse, le tout s'amenuise, la guitare bruisse, s'accroche à un rêve, puis s'étouffe, le chant errant dans le brouillard -les morts sont partis, emmenant leur visage-, presque calme, puis chavire, glisse sur basse ondoyante, qui apporte beaucoup à la mélodie inscrite en filigrane, le tout devenant plus abrupte, plus radical, changement de tempo cahotique, qui se renverse et s'efface avec merveille pour laisser place à la complainte suivante. Intro pénétrante, intense, piano délicat, une douce rose fragile, un violoncelle en accompagnement, "La complainte de Ruteboeurf" déroule son chemin, une guitare égrainant un arpège avec délicatesse avant de s'illuminer sur des cris agréablement agrémentés par un gémissement de violoncelle.
Gantz n'a pas son pareil pour couper ses passages de cris intenses par des frasques rythmique à la saveur subtile, une guitare perdue dans le lointain, qui revient au premier rang sur une mélodie qui s'insinue indéniablement. Capable de déchaînement sonore violent comme sur le début de "Telliah" à la rage incontrolée, qui explose sur des cris effarants, exultants et une batterie pédalant à tout va, Gantz est capable de dissimuler dans ces vapeurs de distortions, de guitares noyés, de cymbales sifflantes, une mélodie discrète et au combien efficace ou un riff qui fait monobloc, avançant tout de go. Entre la violence de "Telliah", le sublime instrumental "Le prince du Danemark", l'aplomb de "Arkanoïd", la démo de Gantz tient terriblement la route.
"Arkanoïd" et sa poésie abstraite est une bombe, -Trop peureux pour être téméraire, Trop téméraire pour être fou-, où le chant semble un instrument à part entière, jouant avec une guitare qui s'affanchie et envoie des riffs subliminaux, en s'appuyant sur l'assise de la basse, le tout aux breaks insaisissables. Que dire de l'intense dernier titre, "Au coeur des ténébres", à part que l'on est réellement au coeur des ténébres, tempo lent, guitare doucement hurlante, textes brut, intense, marqué au fer rouge, -soldats le jour, rebels la nuit-.
Gantz livre là une démo d'une grande qualité, aux titres complémentaires et aux facettes différentes, à la découverte d'un courant émo intense et varié. Gantz et son intense screaming émo ne laisse pas indifférent, attise un brasier émotionnel avec une délicate fragilité et une conviction déconcertante.