Gantz : La chambre des morts Gantz revient avec un album d'une qualité rare, envolées de guitares soutenues, déferlements saturés, passages intenses et salvateurs. La chambre des morts impose son rythme propre, avec des titres un peu plus assagis par rapport aux efforts précédents, des instrumentaux comme l'introducteur "Les sapins de Douglas", ou des passages cosmiques ("Les prémices du béton", "Noircir la porte de sa maison") que l'on retrouvent tout au long de cet album, Gantz prend son temps pour distiller son énergie et sa rage, tout en gardant une fougue explosive, à la fois au niveau du chant ou grâce à des guitares volcaniques comme sur "Vieillir sans compter, vieillir sans trembler". Isis n'est pas très loin par moments, notamment sur "Les architectes", mais Gantz envoie du bois de manière plus prononcée, avec une facheuse tendance à enflammer des volées de bois vert à tout va. Chant écorché, guitares à vif, la chimie combustible de Gantz n'a pas changée, elle se fait juste un peu plus ample.
Un artwork sobre, aux ramifications loin d'une quelconque légèreté, avec des photos d'Auschwitz qui laissent difficilement indifférent, qui rejoint "Au coeur des ténèbres" de Les jours se suivent et ne se ressemblent plus, mais sans avoir d'échos dans les titres de l'album. Des titres parfois déroutants comme le mélancolique "Rance" et "Les prémices du béton" où le screamo se mêle à des passages presque aériens, Gantz réoriente légèrement sa boussole etlache sur La chambre des morts des titres corrosifs comme "Noircir la porte de sa maison" ou "J'aurais préféré moi que toi".