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Fuck the Facts : grindcore à souhait. L'histoire des Canadiens de Fuck The Facts démarre à la fin des années 90's en tant que projet de Topon Das, après plusieurs enregistrements partagés avec d'autres groupes, ils composent leur premier album en 2000. Discoing the dead sort peu de temps après le bug du millénaire et le groupe continue sur sa lancée, avec en 2001 Mullet fever. Suit en 2002 leur troisième opus Backstabber etiquette.
Le groupe part alors en tournée un peu partout au Canada et fait quelques festivals, avant de se séparer de son guitariste Tim Audette, le groupe continue alors en trio et enregistre un slipt CD avec Feeble Minded. Les deux années suivantes se ressemblent étrangement, le batteur puis le bassiste quittent le groupe, quelques festivals et encore des splits CDs. L'EP Legacy of hopelessness voit le jour en 2004. Après une stabilisation incertaine du line-up, Fuck The Facts enregistre Stigmata high-five en 2006, après la sortie de l'album le groupe se fait alors signé chez Relapse Records. Le groupe sort fin juillet 2008 un nouvel album prometteur, Disgorge, Mexico, entre métal et grind tout en agressivité.

Fuck The Facts / Chronique LP > Die miserable

Fuck the Facts - Die miserable Grindcore, j'adore. Avec un Die miserable au titre on ne peut plus lapidaire, les joyeux lurons canadiens de Fuck The Facts font ce qu'ils savent le mieux : semer le chaos et la désolation partout où ils posent leurs amplis. Intro toute en retenue malsaine et minimalisme menaçant, les instruments se jettent soudainement à l'assaut et le groupe fait parler sa technicité de pointe pour concasser les tympans de l'auditeur à la force du riff (carnivore) et d'une section rythmique qui éradique toute forme de vie sur son passage. Titre inaugural de l'album "Drift", c'est de la haine pure à 99% (le dernier petit %, c'est le petit soupçon de finesse qui fait toute la virtuosité du machin), bref de la violence paroxystique qui dégouline des enceintes pour s'immiscer en nous. Le choc thermique est frontal, les Fuck The Facts semblaient à fond ? "Cold hearted" vient nous faire comprendre qu'il n'en était rien. Tant pis pour les tympans sensibles.

La suite, c'est une séance de trépanation auditive sans anesthésie, une boucherie sonore sans nom où les ruptures de rythme ne sont là que pour permettre de changer l'épaisseur du foret avant de poursuivre l'exécution de la sentence. Triple pédale qui appuie là où ça fait déjà très mal, deux ou trois riffs chirurgicaux à l'incision et un groove aussi épiletpique que mastodonte, "Lifeless" suit la marque de ses prédécesseurs et enfonce un peu plus le clou dans la chair. La saturation monte à des niveaux déraisonnables, les garçons-bouchers canadiens en profitent et prennent cette fois tout leur temps avant de lancer une nouvelle expédition punitive. Celle-ci a pour nom "Census black" et si elle se révèle bien moins grind (voire pas du tout) que ce à quoi le groupe nous a habitué, elle n'en est pas moins impitoyable. Porté par une férocité primale, "Alone" va encore plus faire languir le témoin avant de l'exécuter froidement. D'un énième coup de blast derrière la nuque. Donkey Punch-like.

Sans le moindre égard pour leur victime, les Fuck The Facts ne lui laisse pas la moindre chance de s'en sortir. Et si après tout ça, il lui reste encore un dernier souffle de vie (comme sur l'éponyme "Die miserable" pour un prendre un au hasard...), le groupe l'achève froidement à coups de "A cowards existence" avant de passer consciencieusement au numéro suivant ("95"). Bourreau de bons nombre de ses contemporains en matière de grind/hardcore/metal brutal et frénétique, le groupe confirme encore une fois - comme si c'était nécessaire après une petite dizaine d'albums studios, quatre EPs et pas moins de 37 splits (vous avez bien lu) en quelques treize années de carrière - qu'il est l'exécuteur parfait, un docteur ès-démembrement auditif qui trouve son plaisir dans le dépeçage métallique des conduits auditifs et l'expression bruyante d'une rage brute, viscérale et contaminatrice. Un nihilisme aussi malsain que forcené doublé d'une sauvagerie technique sans pareil : Fuck The Facts, ou l'impression latente de se faire gueuler dessus pendant 36 minutes durant avant de se faire autopsier à la scie sauteuse. Mais autopsier vivant.

Fuck The Facts / Chronique LP > Disgorge, Mexico

Fuck The Facts : Disgorge, Mexico Disgorge, Mexico est un brûlot explosif, un concentré entre métal et grindcore, un produit explosif à ne pas mettre entre toute les mains, Fuck The Facts manie un couteau fatal et saute sur tout ce qui bouge. Quinze titres abrasifs et sulphureux, Disgorge, Mexico désengorge en effet les alentours à coups de décibels et de guitares énervées. Du grindcore basique et simplet, Fuck The Facts prend ses distances, breaks destructeurs, passages à la limite atmosphèrique, mélodies discrète mais bien présentes. "Kelowna" donne dans l'expansion cosmique, guitares aériennes, intro progressive, Fuck The Facts se la joue beaucoup plus hardcore avant de sombrer dans une avalanche grindcore cataclysmique. À l'opposé, "As empires expand and collapse" ne laisse planer aucun doute sur les intentions destructrices de Fuck The Facts, le titre rentre dans le lard après quelques secondes, c'est un déluge biblique qui s'abat, met tout à plat et réduit tout à néant, si il y avait un quelconque malentendu celui s'est dissipé sans demander son reste. "Dead end" est à l'image de son antithèse, un titre qui ouvre des possibilités multiples, une guitare qui part en larsen, une autre en blocage mental, une intro magique qui durcit progressivement, en une minute trente tout est possible.
"La culture du faux" se veut plus métal, intro old-school qui dérive vite fait sur un tourbillon métallique, déluge d'accords dissonants, une batterie qui met la pression, gros break et changement de décor, une mélodie un peu crasseuse qui rappelle Mastodon, le groupe met les petits plats dans les grands et enchaîne les ambiances à vitesse grand V. "Absence and despite" explose avec avidité, des dommages collatéraux évident, une basse saturée sur le point de rendre son dernier souffle, une guitare au son malsain, hypnotique, que ne renierait surement pas Meshuggah, les changements sont abrupts et indélicats à souhait. Du gros son de "State of panic" qui roule des mécanique à "Golden Age" et ses mélopées reposantes, accords éthérés, il n'y a qu'un pas que Fuck The Facts effectue avec allégresse et emphase. Certains groupes suédois sont passés du death au prog, apparemment certains groupe canadiens appliquent la même recette au grindcore.