Franck Carter & The Rattlesnakes - Blossom En 2011, on pouvait être sceptique sur l'avenir de Frank Carter ailleurs que dans Gallows, mais après tout, pourquoi pas. En 2013, on le croyait bel et bien perdu pour la cause HxC, s'étant lui-même enterré dans la mièvrerie pop rock Pure Love. En 2015, il revient avec un nouveau projet dénommé Frank Carter & The Rattlesnakes, pourquoi pas, jetons donc une oreille...

On comprend tout de suite que la mésaventure Pure Love appartient au passé. Si le titre pouvait laisser songeur (Blossom, c'est un truc de fillettes ça !), l'artwork était un peu plus engageant (encore que la ritournelle sur les amplis qui crament avec le placement de produit qui va bien puisse être largement critiquée) et le son bien brut de décoffrage a mis les points sur les "i", enfin surtout les barres sur les "t" vu le nombre de "i"... Ca sonne "live", ce n'est pas du pur punk HardCore old school à la Gallows parce que ça semble plus construit, plus rock à la base et donc plus facile à écouter tout en gardant une sévère dose de testostérone et de nervosité/ Bref, pour moi, c'est plus agréable à prendre dans la tronche que Gallows...

Sur l'introductif "Juggernaut", Frank use de sa voix éraillée comme si le chant du Kurt Cobain de Bleach était un modèle à suivre... Mais comme le surexcité de service est un excellent vocaliste, il varie rapidement les tons et les degrés d'éraflure, se laissant même aller jusqu'à de très beaux passages en chant clair donnant du relief à des titres qui, du coup, sortent davantage du lot ("Devil inside me", "Beautiful Death"). Du côté des serpents à sonnettes, ils ont de quoi s'exprimer car si Frank Carter est bien entendu la tête de proue et le principal compositeur, les gaillards qui l'entourent y vont de leur grain de sel, apportant ici un petit solo bien rock n' roll ("Trouble"), là une rythmique plombée ("Fangs"), et déborde parfois du cadre pour surfer sur le chaos ("Rotten blossom").

Bref, alors qu'on n'y croyait pas trop, Blossom signe le retour en fanfare de Frank Carter, avec ses Rattlesnakes, il a repris du poil de la bête, va pouvoir en découdre avec son public sur scène (au sens propre comme au figuré, attention à ne pas trop t'y frotter si tu le découvres en live) et tout ça, c'est plutôt une bonne nouvelle parce que du côté de Gallows, le talent est désormais aux abonnés absents...