Forest in Blood-Abyss Constamment à l'abordage depuis leur retour, les Forest in Blood défoncent tout à coup de rasade de rhum, de crochets et de coups de canon ! Aussi lourds qu'incisifs, les titres de ce troisième volet de leurs aventures piratesques ne font pas franchement dans le détail mais ce n'est pas forcément ce qu'on attend d'une formation HardCore qui puise aussi quelques idées du côté du Thrash, le tout avec un énorme respect envers le "old school".

Pas de quartier et pas de détail quand il faut dégainer le mousquet mais si on jette l'ancre dans une anse ensoleillée et qu'on écoute plus attentivement, on découvre plein de petits trucs qui font que Forest in Blood n'est pas un groupe comme les autres et que cet album n'est pas juste la suite des précédents (même s'il est aussi efficace !). Plongeons donc au fond de l'Abyss pour y découvrir ses trésors. D'abord, on ne peut manquer les deux plages instrumentales "Abysses" qui ouvre les hostilités en douceur puis "Ténèbres" qui assure une transition torturée et nous évite une asphyxie métallique. Deux moments trop courts à mon goût car le groupe a, sans conteste, le talent pour développer ses idées et arranger quelques samples en plus de son rhum. Ensuite, deux compositions sont écrites en français et il faut bien admettre que l'utilisation de notre langue ne change pas grand-chose au côté baston, sur "Crève" et "A la vie, à la mort", on a plutôt tendance à suivre la cadence du chant et à gueuler avec Elie (Rackham le Rouge, tu resteras un traître !, A la vie, à la mort, nous sommes des têtes brûlées ! Pour la gloire, pour de l'or, nous sommes des têtes brûlées !). Nous voilà donc pirates nous aussi ! Ca promet d'être encore plus chaud en concert... Idem avec un titre comme "Libertalia" dont le nom est scandé (c'est celui d'un prétendu territoire pirate indépendant au Nord de Madagascar), c'est clairement le genre de truc qui rapproche et soude un public chauffé à (rhum) blanc. Je passe sur tous les coups de butoir, les rythmes qui tabassent et les bonnes idées des grattes qui riffent avec intelligence pour juste mettre un peu de lumière sur les parties solos qui sont, elles aussi, très bien senties ("Children of the 666", "Battlefield").

Sur un océan où le sang coule, Forest in Blood mène son sloop en territoire hostile mais c'est en vainqueur qu'ils sortent de ces eaux tumultueuses et t'invitent à rejoindre leurs rangs.