feverish : lorsque mes désirs... Feverish le conçoit car se présente comme tel : un mix d'émo et de néo... Emo pour les lignes claires de la guitare et pour le chant écorché vif (comme Laurent chante en français, on pense à Gameness ou Gantz) et néo pour les rythmiques saccadées et les riffs plombés, de ce côté-là, c'est dans le néo de la veine Deftones qu'il faut voir des ressemblances (Glassjaw, Coverage, Pornchild...), les titres "Epitumia" et le septième qui n'a pas de nom (et donc les paroles ne sont pas non plus dans le livret contraireement aux autres textes) mais qui doit certainement être connue sous celui d'"Accepte la" ayant des riffs clairement dans l'esprit des Deftones (ceux de la première période...). Avec le chant français, cela ne saute pas aux oreilles et comme les compos sont assez bonnes, ce n'est pas un handicap, par contre pour "Rien ne s'efface", ces accords lourds assez conventionnels sont dommageables, enfin, c'est le seul titre un peu faible parmi les dix ! Quand les guitares se calment (un peu) c'est un étonnant bras de fer entre un chant enragé et des arpèges nerveux et clairs auquel on assiste ("Electron libre", "Eclats"), les couplets prennent alors du volume et les refrains sonnent comme des respirations alors qu'ils sont musicalement bien plus denses... Le chant écorchant de Laurent se mesure également à Denis et ses frappes sur un "Tu me tues" impressionnant. Les pauses ne sont pas légion et la relative douceur de "Domino" apparaît comme telle, le titre bénéficie d'ailleurs d'une très agréable version acoustique en "piste cachée".
Bien que surfant sur deux vagues en plein déferlement, Feverish n'est pas franchement accessible et c'est en partie ce qui les rend intéressant et attachant, s'ils n'étaient qu'émo ou que néo, ils auraient du mal à se faire (re)connaître, là ils affirment leur personnalité et leurs goûts sans en avoir peur.