La Faiblesse Chouette, une nouvelle prod' de Twenty Something (le super label de Frank Slow Death et Eric Sourice, comprenant dans son catalogue Do Not Machine, LANE, Vanilla Blue) dans ma boîte aux lettres ! Vite, j'enfourne le CD de La Faiblesse dans ma platine, je monte le son et... c'est la déflagration ! Il faut dire que je ne m'attendais pas du tout (ou plutôt, je n'étais pas préparé) à entendre un groupe de post metal. Ne jamais se fier aux apparences et ne jamais rester sur ses acquis.

La surprise passée, intéressons-nous tout d'abord à l'histoire de La Faiblesse. Né d'une nécessité pour Eléonore, Paul, Christelle et Nathan pendant les périodes successives de confinement de 2020, le groupe s'exprime en français et cite sans complexe Deafheaven, Envy et Deftones comme influences. Sans trahir de secret, la musique de La Faiblesse est jouée avec les tripes et apparaît non pas comme un défouloir mais comme un exutoire pour ses membres. Le groupe laisse d'ailleurs libre court à ses émotions en proposant de larges plages instrumentales. Les neuf titres proposés dans ce deuxième album, puissants et sombres, ont été enregistrés par Jack Norris au studio Century Audio à Ramsgate (Royaume-Uni) et ne peuvent laisser indifférents. J'ai personnellement eu du mal à rentrer dans l'univers de La Faiblesse que j'ai dans un premier temps ressenti comme oppressant mais qui, au bout de quelques écoutes, se révèle en fait tout simplement bouleversant.

Alternant avec conviction et passion les titres riches en tension ("Rester ensemble", "Tout se perd") et chargés d'émotions ("Je l'aime autant que je la hais", le final de "Mourir à Ramsgate" qui est aussi émouvant que réussi), le groupe propose 37 minutes d'une musique haletante et renversante, où chaque riff représente un uppercut bien appuyé et chaque mélodie équivaut à une lueur dans le ciel. Une musique sans filet et qui transpire la sincérité. Le moins que l'on puisse dire, c'est que je suis sorti de ma zone de confort et que ce n'est clairement pas pour me déplaire.