Except One continue de progresser, son style est désormais très affirmé, il ne s'agit plus de faire dans la dentelle, le combo cherche uniquement ce qui est massif, puissant et destructeur. Broken s'inscrit donc dans la lignée de Fallen mais avec encore davantage d'aisance technique, de subtilités rythmiques et de défonçage de gueule par une Estelle au sommet de son art. Résolument moderne dans son approche du death, le groupe distille des idées, charpente solidement ses constructions et prend des libertés au cœur de celles-ci pour ne pas tomber dans la facilité et la rengaine. Parce que si le chant d'Estelle a éliminé les passages plus clairs qui orientait le style vers le métalcore, son growl ne rend pas sa prestation trop monotone, elle change les rythmes, les attaques, place quelques lignes quasi mélodiques ("Silent scream", "Chaos"), offre tout un éventail de douleurs à ses écorchures et impressionne de par sa facilité. Les musiciens sont au diapason, jouant sur les cassures, le groove et ce putain d'impact mis dans certaines frappes qui fait résonner les Parisiens comme un mastodonte ricain. Ils se permettent même quelques envolées qui raviront les amateurs de métal plus old school (la séquence taping de "In nomine" ou le solo de "Void").
Quand tu penses qu'il y a un paquet de groupes sans saveur qui sont signés sur de beaux labels et qu'Except One est encore en autoproduction, c'est à n'y rien comprendre. Parce qu'entre la puissance de feu sur disque, la beauté et le professionnalisme des clips et un charisme magnétique, le groupe a tout pour devenir énorme.
Publié dans le Mag #50