Evil Country Jack - Jack's Country Evidemment, si Evil Country Jack n'avait été qu'un groupe de métal extrême de plus, on en parlerait pas. Mais voilà, à l'instar d'un Enslaved, les Evil Country Jack cultive une ouverture d'esprit tout-terrain et en plus un certain sens de l'auto-dérision qui se répercutent plutôt positivement sur leur musique.
Au menu de ce Jack's country ? Du métal-extrême qui lorgne autant sur le death et le black-métal mais aussi, et c'est là que le disque trouve sa raison d'être sur ce site, un goût prononcé pour les influences plutôt pas banales : de Dick Dale en passant par Frank Zappa et les "Pattoneries" en tout genre ("Tutti" aurait pu figurer sur son projet Mondo Cane). C'est ainsi qu'après une séance de bourrinage dans les règles de l'art, "The stone cutter" se mute en un morceau mi-jazzy mi-rockabilly pour de nouveau repartir sur des terrains extrêmes. Ou que "Seagull pain" continue d'explorer ce territoire "on aime le métal mais aussi plein d'autres choses" : riff typique que n'aurait pas renié Dick Dale (révisez vos B.O de Tarentino, plus particulièrement celle de "Pulp Fiction") puis explosion de décibels ravageurs, le tout entrecoupé de phases quasi-country accompagnées d'un chant mi-harangueur de foule mi-crooner red neck à la manière d'un Johnny Cash. Durant 14 titres, les Evil Country Jack explore ce terrain à l'univers nourri de références aux antipodes, n'hésite pas à ouvrir des portes plutôt inattendues et on se régale littéralement. Si tu aimes le métal extrême et que les références citées en gras ne sont pas totalement has-been pour toi, Evil Country Jack est un peu de tout ça à la fois avec pour résultat Jack's country et ses allures de nouveau remède à l'ennui musical. Un disque ultra-excitant et sur-jouissif pour ceux que les carcans exaspèrent. On passera sous silence la pochette aux couleurs digne de l'habitacle intérieur de la voiture d'Huggy les bons tuyaux dans Starsky & Hutch mais elle a le mérite de résumer plutôt bien la singularité et l'état d'esprit d'un groupe qui ne se prend décidément pas au sérieux. Une des belles découvertes de ce début d'année en matière de métal barré.