Septième album pour Every Time I Die qui continue son parcours quasi sans faute mettant à sac le rayon HardCore N' Roll, déambulant dans un monde où le métal n'est décidément pas figé. Pour ce From parts unknown, ils sont allés chercher un peu de folie (comme s'ils en avaient besoin) chez Kurt Ballou (Converge) dont le Godcity Studio accueille de plus en plus de gros clients (All Pigs Must Die, Oathbreaker, Kvelertak, Torche, Code Orange Kids ces dernières années). La production ne laisse rien au hasard mais c'est encore une évidence tant les gaillards n'ont pas pour habitude de mettre de côté la technique. La seule petite évolution, c'est peut-être l'artwork qui pour la première fois (si je ne m'abuse) les met en scène, avec un effet un peu psychédélique option science-fiction de bas étage ou paranormal d'occasion. Au regard de leur passé iconographique, c'est plutôt foireux. L'esprit de Salem aurait-il frappé ?
Laissons de côté cette hideuseté pour nous concentrer sur l'essentiel : la rouste qu'on prend... encore une fois. A l'instar d'un Dillinger Escape Plan en alliant technicité, vélocité et férocité, Every Time I Die défonce tout sur son passage, absolument tout. Ne laissant que peu de répit à nos tympans (comme les petits passages mélodieux quasi a cappella de "Moor" juste après la déflagration "If there is room to move, things move" où ça hurle plus que la moyenne). Si tu cherches de la motivation dans le son, From parts unknown peut t'en donner pour ta journée avec une seule écoute matinale, d'ailleurs dans les textes, on peut voir des appels à l'action comme à la réaction, l'attentisme et l'oisiveté ne sont pas franchement du goût de la maison. Non, ça turbine, ça dégauchit, ça rabote, ça taille à tout va et ça le fait avec une facilité et une classe déconcertante. Les ambiances comme le chant sont variées, ne se reposent jamais sur leurs lauriers (pourtant maintes fois tressés), les rythmiques bastonnent avec précision et intelligence, les riffs sont ébouriffants et ultra excitants. C'est une démonstration de savoir-faire.
C'est simple, Every Time I Die met une grosse claque à tous les petits jeunes qui pensaient que le HardCore avait besoin d'une relève. Les "vieux" se défendent encore bien et on pourrait même penser qu'ils n'ont jamais été aussi bons. Rien que ça.
Publié dans le Mag #13