Every Time I Die - Ex Lives A l'écoute du titre inaugural du nouveau Every Time I Die on se dit que peut importe ce qu'il adviendra de la suite de cet Ex Lives, la mise en bouche aura au moins été des plus savoureuses. Et puis rien que pour le nom de morceau, "Underwater bimbos from outer space", ça en valait quasiment déjà la peine. Ou presque. Bref, toujours est-il que les ricains commencent très fort en infligeant la première correction hardcore/rock dudit disque, alors même qu'on les attendait quand même largement au tournant, surtout après un New junk aesthetic qui avait mis pas mal de monde à ses pieds (même si pas complètement votre serviteur).

La séance de rattrapage débute sous les meilleurs augures et c'est exactement le moment choisi par le groupe pour s'abîmer dans les grandes largeurs sur les récifs du poncif hardcore qui tente et réussi à en mettre plein partout sans jamais vraiment toucher sa cible ("Holy book of dilemma"). Une semi-sortie de route rapidement "compensée" par "A wild, shameless plain" et sa minute quarante huit de turgescence hardcore rock à la vigueur éloquente. Incisif, rapide, tranchant ("Typical miracle"), formellement irréprochable ("I suck (Blood)") voire un peu plus, mais régulièrement assez lisse, Every Time I Die aligne les brûlots hargneux aux mélodies rock'n'roll et à la puissance de feu métallique qui laisse à penser qu'il est là pour réciter une leçon. Ou plus exactement appliquer une formule musicale qui a fait ses preuves certes et qui le fera encore... pour peu que l'on tente un peu de la renouveler, voire d'en varier quelques discrets ingrédients.

En l'occurrence ici, Ex Lives n'invente strictement rien. Le groupe se contente de faire ce qu'il sait faire depuis des années ("Drag king") et c'est ironiquement au moment même de l'album où l'on en vient à écrire ces mots que les américains nous sortent un "Partying is such sweet sorrow" de derrière les fagots. L'intro au banjo et le délire hystérique se marient à une griffe hardcore rock pour le coup par instants bien métallique et surtout bien décomplexée. Une piste, voire un boulevard qui s'offre alors à Every Time I Die pour faire basculer son album dans quelque chose d'assez inédit ou tout du moins de résolument original, mais que le groupe ne concrétisera ici que trop peu, revenant rapidement à ses fondamentaux où vitesse et technicité de pointe se conjuguent à une hargne frontale bien qu'un poil aseptisée ("The low roads has no exits"). Et quand il ressort de son sillon habituel, c'est pour venir se compromettre sur un "Revival mode" plus que pénible (décidément...). On préfèrera finalement (et donc assez paradoxalement) les morceaux plus "classiques" ("Touch yourself", "Indian river") concluant un album logiquement plutôt efficace bien qu'assez "inoffensif" sur la forme. Et bien trop classieux sur le fond même si ça se laisse quand même bien écouter.

Manque plus qu'à lui trouver une âme, presque un comble dans le cas présent.