Eths ne change pas une équipe qui gagne, gardant la même base, les Marseillais continuent leur exploration des tréfonds du néo-métal. Ce qui entoure Eths a par contre bien évolué, ce renfort de talents sert le groupe par de superbes photos, des visuels encore plus percutants, un livret travaillé et une plage CDRom bien fournie (textes, photos, clip de "Samantha", vidéo "sur la route"...). Le Eths de Samantha c'est aussi 6 titres à écouter (plus une mini intro et une plage "cachée" sensuellement murmurée), ça commence avec le titre "Samantha" qui multiplie les ambiances et donc les enchaînements, riffs bien balancés en intro, le chant se greffe, toujours aussi hargneux, et les premières secousses se font sentir, la machine Eths se transforme en hachoir, puis la moulinette reprend du service. Survient alors une petite pause sussurée avant une autre bien plus longue et plus mélodieuse, les guitares et la basse sonorisent une prière malmenée qui finit par nous exploser à la gueule, Candice fait varier sa voix mais le pater noster exorcisant n'y fait rien, Eths continue de livrer sa musique "démoniaque" avec "Des cendres". Démoniaque puisqu'entraînante, parfois allégée pour mieux nous prendre au piège, la musique de Eths s'est bonifiée, s'est éloignée des clichés néo même s'il en reste quelques uns. "Encore" enquille avec des invités : DJ Kem aux platines et K-Lee de Tripod au chant, son flow déteint sur celui de Candice et les scratchs sont assez bien placés, l'intégration est donc parfaite. Le titre s'achève sur un sample de dialogue de film (balancé par 6S9 ?), fin du morceau mais aussi base de lancement de "Volée". Le titre est dans son ensemble plus mélodieux, moins cassant. "Le projet humain" est sans surprise (pour peu qu'on ne découvre pas Eths avec ce titre !), juste une nouvelle débauche d'énergie, puis arrive "Animadversion", un titre "calme'" (!!!), et très lourd quand même... Là, Charlotte (violoncelle) et Mathieu (violon) apportent une nouvelle dimension au titre, davantage de profondeur, ajoutant du contraste avec le chant tantôt guttural, tantôt rappé, tantôt chuchoté. La douleur par Eths est ainsi plus expressive, plus sensible, plus touchante. Samantha démontre qu'Autopsie n'était finalement qu'une petite claque et qu'Eths est capable de faire mieux, mais alors que nous réserve la suite ?
Chronique EP / Samantha
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