Metal Métal > L'Esprit Du Clan

Biographie > le bon esprit du clan

Et si le début du nouveau millénaire était furieux... Cette phrase prône en entête du dossier de presse de L'Esprit Du Clan. Groupe de hardcore brut de décoffrage de Saint Denis. 11 individus, 1 groupe, 1 état d'esprit. Un groupe qui en a marre de subir, de se taire dans une société qu'il considère comme égoïste, individualiste, sale, pourri quoi. Alors au lieu de se lamenter sur leur sort, ces gars ont décidé de prendre leurs instruments et, depuis 1994, exprime leur rage sur Paris et sa banlieue. 1994, début des expériences, les premiers titres composés en répet. Chantés en français exclusivement, leur musique composés de "sons urbains", comme ils le disent si bien, est bien le reflet de leurs reflexion, de leur constat par rapport au 20ème siècle, monde capitaliste où la thune est reine. Vivant ensemble en banlieue de Paris, ceux que l'on prend pour des rappeurs ne vous est pas inconnu si vous vivez non loin de Paris. En effet, bien avant de sortir ce mini cd Chapitre 0, l'EDC a inondé la capitale et sa banlieue de styckers et pochoirs représentant le logo du groupe. Adepte des "attentats promotions", l'EDC, ce n'est pas seulement qu'un groupe, mais aussi une association créée par le groupe, nommée La Casta, véritable gestionnaire du groupe (promo, organisation de concerts,...). Grâce à elle, L'Esprit Du Clan a pu mettre en place une tournée européenne avec les américains de Merauder. Parlons en de la scène : avec plus d'une trentaine de concerts à son actif, l'EDC se veut véritablement un groupe de live, où il peut exprimer sa rage et lacher les décibels. Chapitre 0, produit par André Gielen (Lofofora, Mass Hysteria...) est désormais commercialisé.
Le Chapitre 1 sort quant à lui en octobre 2002...
Les suivants sortent en
2005 pour Chapitre 2 : révérence
2007 pour Chapitre 3 : corpus delicti
2009 pour Chapitre 4 : L'enfer c'est le nôtre
2011 pour Chapitre 5 : Drama.

Review Concert : L'Esprit Du Clan, L'EDC à l'Austrasique, Nancy (mai 2002)

Interview : L'Esprit Du Clan, Violence au Warm Up du Hellfest 2023

Interview : L'Esprit Du Clan, Le retour du clan (juin 2016)

L'Esprit Du Clan / Chronique EP > Split EP

Split EP Cherish / L'Esprit du Clan Les albums partagés sont souvent l'occasion pour chacun des groupes d'y trouver leurs comptes... L'idée étant souvent de partager son public et pourquoi pas de l'élargir en rencontrant celui du (ou des) autre(s) combo(s). Quand on reste sur du local ou national, c'est également un moyen de montrer ses affinités et de construire un projet avec des potes croisés sur la route ou du même coin. Quand c'est un split international, c'est un bon cheval de Troyes pour passer outre les frontières, L'Esprit Du Clan a déjà fait le coup en 2006 avec les Polonais de Schizma, un format court où ils plaçaient 3 titres extraits de leur Chapitre 2 : révérence. En ce début 2019, c'est vers le Japon que nos oreilles se tournent avec trois morceaux inédits et un nouveau compagnon de jeu en la personne de Cherish.

Sans même écouter l'EP, on sait tout ce que peut gagner l'EDC à charmer le pays du soleil levant. Car si on est marqué par leurs textes, on n'oublie pas la puissance de leurs compos et l'universalité de leur musique. L'écoute du skeud laisse par contre très dubitatif sur l'intérêt des Nippons... Malgré ses 8 ans, Cherish n'a jusqu'ici sorti qu'une démo (2012) et un split (2013) avec Primal Age et xMostomaltax, split sur lequel leur son était déjà très moyen (et moins bon que sur leur démo), ici, de nouveau l'écart de production est gigantesque et rend difficile l'appréciation des 3 titres débridés. Beaucoup trop sourd, l'enregistrement ne fait honneur qu'au chant (et encore) donnant l'impression d'écouter un groupe métal amateur des années 90' ! Musicalement peu inspirés ("Lost request" repose sur 2 riffs) et peu tranchants (on tourne toujours en rond mais sans le circle pit), leurs morceaux ne font pas de vague et ne donnent pas spécialement envie de les connaître davantage. Tant pis pour nous, tant mieux pour les Franciliens qui vont mettre une grosse claque à l'archipel.

Nos Tontons Flingueurs donnent un avertissement "Faut reconnaître... C'est du brutal !" mais pas certain qu'il soit compris par les Japonais qui prennent cher dès "Bomaye" (encouragement scandé pour Mohamed Ali qui signifie "tue-le"), L'Esprit Du Clan continue son histoire, rappelant "L'esprit reste haut / Le clan évolue / Depuis Chapitre 0...", sans que l'on sache si le remplacement de Ben (guitariste) par Fabio (As They Burn) était déjà connu au moment de l'écriture ou si le clin d'œil n'est adressé qu'à Nicolas (batteur parti chez Dagoba) remplacé par Vincent (Darkness Dynamite) après la sortie de Chapitre VI. Le titre est (up)percutant mais mon préféré n'arrive qu'après, c'est "Atlas" et ses paroles coups de poing qui contrastent avec les mesures qui alternent passages ultra speed et moments posés propices au headbang et au déchirement des guitares. Titanesque. Jouant aussi sur tous les registres, "Asphalte" est très bon aussi sans pour autant me hérisser les poils comme son prédécesseur à qui il ressemble un peu dans la construction.

Bonne nouvelle, L'Esprit Du Clan a réussi à se reconstruire et compose toujours des morceaux de très haut niveau. Mauvaise nouvelle, ce témoignage n'est tiré qu'à 100 exemplaires, il n'y en aura donc pas pour tout le monde...

Publié dans le Mag #36

L'Esprit Du Clan / Chronique LP > Chapitre VI

L'Esprit Du Clan - Chapitre VI Décembre 2012, dans un message adressé à ses fans, L'Esprit Du Clan annonçait se mettre en pause et envoyait un "n'espérez donc pas que nous reviendrons vite..." qui laissait présager d'un split qui ne disait pas son nom. Mais les Franciliens ont presque tous retrouvé de la motivation et n'ont pu aussi facilement se débarrasser de ce démon qu'est leur groupe. Presque tous car Clément privilégiant désormais Hangman's Chair, c'est Julien qui a pris le poste de bassiste alors que Shiro se consacre à d'autres activités et laisse seul Arsène au micro. Revoilà donc le Clan avec un nouveau chapitre qui n'a pas de titre (si ce n'est Chapitre VI).

Les premiers mots font honneur au "soleil", un mot qui revient de temps à autre sur l'album ("Céleste", "Le dernier homme", "Le roi est mort") et qui fait écho au divin, autre thème récurrent (que le Dieu amène la mort dans "Le dernier homme" ou que les divinités servent à illustrer le discours sur "Mélasse"). Dans la phrase qui entâme l'album, il est également question du phoenix renaissant de ses cendres, clin d'oeil à la résurrection bien terrestre du combo. L'Esprit Du Clan se partage donc entre le Ciel et la terre, parlant des autres mais aussi de lui ("Testa dura" ou "Sur les murs" ou Shiro repointe le bout de son nez pour scander EDC) et sa ville endolorie (Paris est à l'honneur directement sur "Rat des villes" et indirectement sur "Des volcans"). Les premiers riffs sont massifs, on ne fait pas dans le détail ou le petit effet dernier cri, ça envoie du parpaing, ce son brut de décoffrage est signé Sylvain Masure (producteur apprécié chez Ravin) et bénéficie du travail de Chris Zeuss Harris (pro de ce genre de mixage/mastering que Hatebreed, Madball ou Soulfly connaissent bien). Le tempo se ralentit de temps à autres avec de beaux passages plus cools mais toujours aussi pesants et si le Clan n'a pas forcément l'habitude des fioritures, quand ils s'y essayent, ça fonctionne terriblement bien (le début de "Le roi est mort" avec une deuxième guitare qui sonne comme du Gojira), ces petites respirations donnent de l'ampleur à l'ensemble et évitent de subir une simple grosse dérouillée...

L'Esprit Du Clan est revenu aux affaires pour continuer de délivrer son message avec intelligence et puissance, avec The Arrs, ils sont largement au-dessus de la mêlée grâce à leur écriture et leur sens de l'équilibre entre lumière et pénombre.

L'Esprit Du Clan / Chronique LP > Chapitre V : Drama

L'Esprit Du Clan - Chapitre 5 : Drama Si la déconne n'a jamais été le maître mot de L'Esprit Du Clan, ce nouveau volume est bien sombre... Chapitre V : Drama est un titre qui s'est imposé de lui-même pour ceux qui ont perdu des amis proches bien trop tôt (on pense notamment à Sid Ahmed, guitariste d'Es La Guerilla et à JP de Cross 9) et qui veulent profiter de la vie pour foutre le bordel à jamais. Et sans trop changer leurs habitudes (gros son, rythmiques pesantes et fracassantes, guitares hardcore à souhait, chant directement dans ta face...) ni leurs thèmes de prédilection (leur vie ("Noir sidéral"), leur groupe ("Déclarations"), leurs engagements ("Le jour des saigneurs")), le Clan place quelques mines dans le jardin de Boutin et des fanatiques de Dieu quelque soit leur succursale (pour rappel le judaïsme, les christianismes et l'islam vénèrent la même personne), en gros mieux vaut croire en soi ("Atheist metal"), mieux vaut être dans le gris qu'idéaliser le monde ("Belzébuth & Jésus") et s'il faut faire la guerre, que ce soit contre l'obscurantisme ("Guerre mentale"). La religion a donc une place de choix dans les attaques de ce Chapitre V : Drama mais ce n'est pas le seul thème qui revient puisque certains textes (toujours bien écrits) donnent aussi une petite leçon d'histoire ("Impérialisme", "Le jour des saigneurs") et rappellent que nous avons des racines qu'on le veuille ou non ("Fils de personne"). Des paroles sensées qui en feront réfléchir certains, au rayon métal, ce n'est pas si fréquent, il est donc bon de le souligner... Que les moins intéressés par les combats d'idées se rassurent, L'Esprit Du Clan n'est pas là pour tenir salon mais envoie bel et bien du gros riff pour faire passer ses messages et tant pis si les mosheurs ne les entendent pas... Après un gros défoulement, L'Esprit Du Clan calme le tempo et rend hommage à ses amis qui laissent un "Noir sidéral" derrière eux puis enchaîne avec leur moyen de guérir les plaies, leur "Catharsis" est un instrumental lourd et lumineux, presque dix minutes de musique qui attaque les tripes. Encore une fois : Respect.

L'Esprit Du Clan / Chronique LP > Chapitre 4 : L'enfer c'est le nôtre

L'Esprit du Clan - Chapitre IV l'enfer c'est le notre Pour le quatrième chapitre de son histoire (enfin le cinquième...), L'Esprit Du Clan détourne une des phrases les plus connues de Sartre, celle prononcée à la fin de Huis clos par Garcin, exit Estelle et Inès (les autres), place à leur propre enfer, il est temps de faire face à ses responsabilités et tant pis si ça fait mal. En l'occurrence, ce serait plutôt tant mieux car ça fait sacrément mal et on sent le Clan assez remonté... Après un Chapitre 3 : corpus delicti marqué par une "Violente mélancolie" qui sert d'ailleurs d'introduction instrumentale de grande classe à cet opus, l'EDC nous reparle de nous au travers de leurs sentiments, des idées universelles (dignité, sincérité, combat contre les clichés, affronter la réalité...) et un constat assez sombre mais quand "Je regarde le monde", il ne faut pas se voiler la face... Et comme ils le font à grands renforts de riffs assassins et de roulements percutants, la pilule passe un peu mieux, mais on en a pris l'habitude, ça ne blast pas à tout va juste pour blaster et le combo prend parfois le temps de poser quelques accords pour laisser plus de place au message ("L'avenir sera"), prouvant encore et encore que "mélodie" peut rimer avec "puissance" et si le fading n'est pas la meilleure façon de terminer un morceau (je préfère largement l'enchaînement "Entre les lignes" / "Nos désirs sont désordres"), ces passages permettent de lacher un peu la bride et de ne pas trop nous étouffer car entre le poids et la vitesse des riffs, la moindre bouchée d'air fait du bien...
Toujours armé d'une grosse prod et d'un mastering de qualité (réalisé cette fois-ci par Tue Madsen : Hatesphere, Ektomorf, Sick Of It All, Born From Pain...), L'Esprit Du Clan est à nouveau dans les bacs et donc sur les routes car eux aussi, c'est pour être sur scène qu'ils jouent ensemble et donc pour nous.

L'Esprit Du Clan / Chronique LP > Chapitre 3 : corpus delicti

L'Esprit Du Clan - Chapitre 3 : Corpus delicti Ca fait déjà un bout de temps que L'Esprit Du Clan traîne dans les salles de concerts, dans les studios et grandit, s'affirme et évolue. Les fans du HardCore pur et dur des débuts ont peut-être mal digéré le Chapitre 2 : révérence mais L'Esprit Du Clan n'a pas retourné sa veste et enfonce le clou, tapant encore plus fort et avec encore plus de précision sur ce Chapitre 3 : corpus delicti (qui n'a pas non plus totalement oublié ses racines HxC, les blasts et les relances de "Dernières minutes" ne me contrediront pas).
Le corps du délit, c'est la matéralisation d'une infraction, tel un cadavre abandonné dans une ruelle sous la pluie... Ah oui, les Franciliens préfèrent encore jouer avec les teintes de noir (Noire est ma destinée) et de gris qu'avec le rose et les couleurs pastels, et diffusent toujours une sacrée dose de colère (ma colère est une substance...), une "colère saine", motivée par une société qui part en couilles, une colère qui devrait durer encore quelques années pour l'EDC ("Le calme et le silence"). La production est extrêmement soignée, Stéphane Buriez a su garder la puissance dégagée en live et intégrer les subtilités techniques dont fait preuve le groupe. Le résultat est bluffant, jamais L'Esprit Du Clan n'avait été aussi lourd et "accessible". Il fallait de toute façon réussir l'amalgame pour ne pas détruire un titre comme "J'ai pas les mots" : un titre où les pédales disto ne sont pas à bloc, où le chant est très clair, où le message est aussi touchant que le solo. Le combo avoue son impuissance à parler sans mettre ses mots en musique et nous offre donc un morceau assez prenant. Tout comme les trois qui parlent directement de leur aventure : "Sextuor" (en plage 6...), "Le temps assassine" et "1992", le Clan sait d'où il vient, qui il est et pourquoi c'est un Clan. C'est aussi pour ça qu'ils sont aimés et respectés. Car leur musique a évolué, pas leurs valeurs... Ni du reste la qualité de leurs textes qui collent parfaitement aux rythmes et au gros son. Du coup, quand on accroche plus particulièrement à une compo, on a du mal à ne pas tout apprécier en elle. Et si toutes sont bonnes (il n'y a vraiment rien à jeter dans ce Chapitre 3 : corpus delicti), j'ai une petite préférence pour la doublette "Ailleurs" / "Le temps assassine" (nos rêves de gosse, un titre pour TNT, très émouvant). L'autre morceau qui se fait remarquer est "Un message de paix", non pas pour son contenu prônant la tolérance (Du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, peu importe d'où tu viens, on peut vivre ensemble) mais par l'apparition en guest de Big Red, l'ex-Raggasonic carrément dans son élément au sein du Clan.
Bref Chapitre 3 : corpus delicti est mon chapitre préféré. Et pas parce que ce chapitre offre quelques lignes de plus en quinze minutes de vidéo sur l'enregistrement de l'album entrecoupé d'une interview sur différents sujets.. mais parce que c'est un album ouvert sur un monde qui se referme...

L'Esprit Du Clan / Chronique LP > Chapitre 2 : révérence

Chapitre 2 : Révérence L'Esprit Du Clan reste pour moi un acteur essentiel de la scène "rock" française, au sens large du terme, bien entendu. Loin d'être un féru de sons extrêmes, j'apprécie chez ce groupe non seulement l'aspect énergique de leur musique, leurs textes qui n'ont pas besoin de mille mots pour faire passer le message, et le do it yourself véhiculé par les parisiens, ainsi que leurs live toujours décapant. Impressionné par les prémices avec Chapitre 0 et enthousiasmé par le Chapitre 1, j'attendais avec une certaine impatience les nouvelles aventures des guerriers du hardcore métal. Outre une intro, ce sont 11 morceaux qui composent ce brûlot intitulé... bah oui, Chapitre 2 : révérence. L'histoire continue, l'EDC estampillé 2005 est toujours en colère. Je dirais même que la bande a durci le ton, en faisant évoluer leur musique dans les gouffres du métal, tout en gardant une pointe de hardcore. L'évolution de l'EDC est manifeste : encore plus noire, encore plus dure, toujours aussi énorme. La noirceur des textes faisant état d'une société toujours plus immonde, la dureté des parties musicales mêlant lourdeur des rythmes et puissance aussi bien dans les parties rapides que dans les tempos plus lents, et énormité du son et de la prod made in Buriez. Alors que L'Esprit Du Clan pronait il y a encore peu de temps la révolte et l'union sacré dans son précédent opus, les parisiens semblent cette fois ci de plus en plus désabusés et constatent la sale attitude des gens, l'opacité de notre foutue société et la décadence de notre vie. Les valeurs de l'EDC sont à l'antipode de ce qu'on nous montre. "On reste plein de rage et d'unité", tout à fait d'accord avec vous les gars, votre musique bien plus métallique qu'à l'acoutumée et votre propension à vous mettre en colère dans vos lyrics ne peuvent pas faire obstacle à votre envie d'en découdre avec notre monde. L'Esprit Du Clan, après trois ans d'absence discographique et quelques deux cents concerts, a su faire évoluer sa musique avec intelligence, une musique techniquement irréprochable aux sensations intenses. Une musique aux multiples influences lorgnant parfois dans des sphères Machine Headienne. Et ce n'est pas ce morceau acoustique en fin de disque qui dérogera à la règle : l'EDC nous ouvre les yeux sur un monde dégueu, un monde qu'on ne pourra faire changer qu'avec notre propre volonté. En tout cas, je tire ma révérence à l'écoute de votre nouveau brûlot alarmiste et criant de vérité. Car mine de rien, la vérité, il n'y a que ça qui compte. Un disque fort dans tous les sens du terme. Et un disque bien, très bien même.

L'Esprit Du Clan / Chronique LP > Chapitre 1

l'esprit du clan : chapitre 1 Là voilà la claque métal hardcore de cette fin d'année 2002. Loin du style de Pleymo ou de Watcha, voici L'Esprit Du Clan, véritable rouleau compresseur venu de Saint-Denis. Des vrais mecs, activistes jusqu'à en crever, qui ont leurs propres convictions. On les partage ou on ne les partage pas, mais on doit reconnaître que ces gars-là ne font pas semblant. La réputation : ils s'en branlent ! Les "on dit" ? L'EDC est au-dessus de ça. Musique fatalement violente pour 6 mecs qui ne voient pas la vie en rose. Pas des donneurs de leçons ces mecs-là. Ils le disent eux même, "on est pas la pour se la jouer". Depuis le début, ils savent où ils vont et quel sera leur chemin. C'est ce qu'on peut appeler de la motivation. Avant le Chapitre 0, EDC savait l'orientation du Chapitre 1. Pour ne rien négliger, L'Esprit Du Clan sait s'organiser et saisir les bonne occasions pour faire de leur production des véritables bijoux. André Gielen est de nouveau de la partie pour la production de ce premier LP cuvée 2002. EDC a aussi aquis la confiance de Big Red, Ex-Raggasonic, qui a filé au groupe un sacré coup de main. Universal Publishing est toujours l'éditeur de la bande, et c'est Virgin qui distribuera le skeud en France. En gros, EDC est toujourd indé a travers sa strucrure La Casta et bénéficie des grosses boites pour être présents dans tout l'hexagone. Et la musique dans tout ça ? Le style du groupe est encore plus puissant, repoussant de plus en plus les limites déjà bien entammées sur Chapitre 0. EDC a des choses à dire, et le hardcore explosif des 6 orchestre bien le tout. 12 titres plus un bonus en duo avec Big Red, le programme est alléchant. Et dès l'entrée en matière, EDC fait le lien avec le très personnel Chapitre 0par l'intermédiaire de "Compact", véritable bombe à retardement qui permet de se rendre compte du potentiel énorme du Clan. A grand coup de riff lourds, d'un son imppressionant et de phrases chocs ("On est pas là pour divertir", "On vient pour tout niquer","on avance compact"), EDC pose les bases du disque qui se veut énervé et noir, le tout concocté par uen vraie famille de passionés. Le reste du skeud n'en est pas en reste avec des textes durs et pas vraiment positifs, comme "Sous estim(é)s", "On rase pas les murs", "Nos coeurs saignent", ou bien "Déja mort". Les thèmes chers au groupe sont abordés, sans jamais réellement prétendre donner de leçons ou une recette miracle. L'Etat et ses malveillances, la Banlieue, la racisme, mais aussi les femmes ("Une pour elle") ou eux mêmes ("Un mouvement pose"). Comme je le disais, musicalement, ça ne s'arrange pas. Pas d'artifice, juste deux guitares, une basse, une batterie et deux chanteurs ultra bruyants. Hardcore jusque bout du médiator, l'alternance de rythmes lourds et malsains, et de tempos ultra rapides rend le style très violent. Bien que sous ce déluge de décibels, les compos du clan laissent entrevoir quelques passages "mélodiques", façon EDC bien entendu, à l'instar d'un morceau comme "Indépendance", seul morceau au tempo lent et entièrement instrumental, ou bien comme dans "Nos coeurs saignent", sans jamais freiner sur le coté énergique de la griffe Esprit Du Clan. Le groupe, dans sa façon de composer et dans dans la manière de jouer avec les tempos, a acquis énormément d'expérience, c'est indéniable. Pas que du bruit pour faire du bruit en fin de compte.
Chapitre 1, une nouvelle aventure pour L'Esprit Du Clan qui sera raviver la flamme du disque en concert, véritable défouloir pour le Clan et pour le public. Leur show sans prétention est vraiment impressionnant, du fait d'une interprétation musclée de leur répertoire un d'un jeu de scène antistatique. EDC est passé du stade de découverte au rang de groupe majeur de la scène hardcore ouvert d'esprit et largement réfléchi. Et ça ne fait que commencer, c'est moi qui vous le dit...

L'Esprit Du Clan / Chronique EP > Chapitre 0

l'espritdu clan : chapitre0 "Parfois, les gens ne sont pas tout à fait ceux qu'on pense. Souviens toi de ça". Telle une phrase sans sens particulier, cet extrait de film résonne en introduction de ce brutal mini Cd de L'Esprit Du Clan. On comprends vite que Chapitre 0, première production des 11 ne fera pas dans la dentelle. Hardcore chanté mais en français s'il vous plait. Chanté et même parfois scandé. Ce qui est bien avec ces gars là, c'est qu'il y a pas de détour. L'EDC ouvre sa gueule même si parfois ça fait mal à entendre, pas de compromis, non merci. "Comme un destin", premier vrai morceau de cette galette fait raisonner son refrain sous un rythme tribal et lourd, pesant et noir : "à chaque époque son lot de haine/ici les plus pauvres entre eux se saignent/ cette terre, c'est le tienne, la mienne, la sienne/j'vais pas attendre pour faire c'que j'aime". Radical est le propos, sincère est la pensée. L'EDC aurait pu choisir les platines et le flow pour se faire entendre comme les kids de Saint Denis, mais voilà, pour eux, ce sera double pédale, distortion à outrance et grosse voix. C'est comme ça, et c'est très bien. Car sous une atmosphère malsaine, L'Esprit Du Clan pèse chaque mot à sa juste valeur sous une musique puissante et agressive, agressif comme le monde qui les entoure, pesant comme la société dans laquelle ils vivent. Soudés, ils unissent leur force pour gueuler leur rage intelligente. "On dit qu'c'est violent ", comme pour remettre les choses à leur place, ouvrez les yeux, la violence est partout, encore plus dans la vie que dans la musique du Clan qui sait alterner les passages pesants avec les ambiances au son clair et flippants, sous des extraits de film assez...violents. Forcément, L'EDC, privilégiant les sons au flow, nous conditionne à voir la noirceur. Ça ne s'arrange pas avec "De ceux qui parlent" : "on doit rien à personne" résonne sous un déluge de sons dérangeants : le discours est clair, l'EDC en a marre de se faire bouffer et de subir, l'EDC veut se bouger le cul, et faire de même avec nous. Du fait de l'extrême violence de leur musique, on ne peut pas taxer les 11 d'opportunistes ou d'arrivistes, mais plutôt de visionnaire et de dénonciateur, c'est plus comme un cri d'alarme, une grand coup de gueule qui fait du bien, contre qui , contre quoi ? "ça suffit d'subir" !!! Le skeud, magnifiquement produit, se termine par un morceau traitant du savoir que certains sont persuadés de détenir : "est-ce que je sais ?" dénonce la connerie de ceux là : le style est toujours lourd avec des tempos beaucoup plus rapides mais tout aussi malsain. La question est posé : qui sait ? "on est pas de ceux là, on est pas là pour s'la jouer" est laché comme une évidence. La toute dernière plage est en fait une transition avec le premier véritable LP qui sortira bientôt, Chapitre 1, car c'est évident, avec ce mini CD, L'Esprit Du Clan a posé les bases, a marqué le terrain : oui le groupe est là, bien vivant et n'est pas prêt de se barrer de là ! "Pour le reste, on verra plus tard ". Le Chapitre 0 est clos, le prochain se verra plus ... plus quoi ? En tout évidente, il sera tout aussi intègre et espérons aussi bien produit. Rien à dire de plus, les mots n'ont plus de sens (en ont ils eu ?) pour parler de ce skeud : rendez-vous en compte.