L'Esprit Du Clan - Chapitre VI Décembre 2012, dans un message adressé à ses fans, L'Esprit Du Clan annonçait se mettre en pause et envoyait un "n'espérez donc pas que nous reviendrons vite..." qui laissait présager d'un split qui ne disait pas son nom. Mais les Franciliens ont presque tous retrouvé de la motivation et n'ont pu aussi facilement se débarrasser de ce démon qu'est leur groupe. Presque tous car Clément privilégiant désormais Hangman's Chair, c'est Julien qui a pris le poste de bassiste alors que Shiro se consacre à d'autres activités et laisse seul Arsène au micro. Revoilà donc le Clan avec un nouveau chapitre qui n'a pas de titre (si ce n'est Chapitre VI).

Les premiers mots font honneur au "soleil", un mot qui revient de temps à autre sur l'album ("Céleste", "Le dernier homme", "Le roi est mort") et qui fait écho au divin, autre thème récurrent (que le Dieu amène la mort dans "Le dernier homme" ou que les divinités servent à illustrer le discours sur "Mélasse"). Dans la phrase qui entâme l'album, il est également question du phoenix renaissant de ses cendres, clin d'oeil à la résurrection bien terrestre du combo. L'Esprit Du Clan se partage donc entre le Ciel et la terre, parlant des autres mais aussi de lui ("Testa dura" ou "Sur les murs" ou Shiro repointe le bout de son nez pour scander EDC) et sa ville endolorie (Paris est à l'honneur directement sur "Rat des villes" et indirectement sur "Des volcans"). Les premiers riffs sont massifs, on ne fait pas dans le détail ou le petit effet dernier cri, ça envoie du parpaing, ce son brut de décoffrage est signé Sylvain Masure (producteur apprécié chez Ravin) et bénéficie du travail de Chris Zeuss Harris (pro de ce genre de mixage/mastering que Hatebreed, Madball ou Soulfly connaissent bien). Le tempo se ralentit de temps à autres avec de beaux passages plus cools mais toujours aussi pesants et si le Clan n'a pas forcément l'habitude des fioritures, quand ils s'y essayent, ça fonctionne terriblement bien (le début de "Le roi est mort" avec une deuxième guitare qui sonne comme du Gojira), ces petites respirations donnent de l'ampleur à l'ensemble et évitent de subir une simple grosse dérouillée...

L'Esprit Du Clan est revenu aux affaires pour continuer de délivrer son message avec intelligence et puissance, avec The Arrs, ils sont largement au-dessus de la mêlée grâce à leur écriture et leur sens de l'équilibre entre lumière et pénombre.