L'Esprit Du Clan - Chapitre 3 : Corpus delicti Ca fait déjà un bout de temps que L'Esprit Du Clan traîne dans les salles de concerts, dans les studios et grandit, s'affirme et évolue. Les fans du HardCore pur et dur des débuts ont peut-être mal digéré le Chapitre 2 : révérence mais L'Esprit Du Clan n'a pas retourné sa veste et enfonce le clou, tapant encore plus fort et avec encore plus de précision sur ce Chapitre 3 : corpus delicti (qui n'a pas non plus totalement oublié ses racines HxC, les blasts et les relances de "Dernières minutes" ne me contrediront pas).
Le corps du délit, c'est la matéralisation d'une infraction, tel un cadavre abandonné dans une ruelle sous la pluie... Ah oui, les Franciliens préfèrent encore jouer avec les teintes de noir (Noire est ma destinée) et de gris qu'avec le rose et les couleurs pastels, et diffusent toujours une sacrée dose de colère (ma colère est une substance...), une "colère saine", motivée par une société qui part en couilles, une colère qui devrait durer encore quelques années pour l'EDC ("Le calme et le silence"). La production est extrêmement soignée, Stéphane Buriez a su garder la puissance dégagée en live et intégrer les subtilités techniques dont fait preuve le groupe. Le résultat est bluffant, jamais L'Esprit Du Clan n'avait été aussi lourd et "accessible". Il fallait de toute façon réussir l'amalgame pour ne pas détruire un titre comme "J'ai pas les mots" : un titre où les pédales disto ne sont pas à bloc, où le chant est très clair, où le message est aussi touchant que le solo. Le combo avoue son impuissance à parler sans mettre ses mots en musique et nous offre donc un morceau assez prenant. Tout comme les trois qui parlent directement de leur aventure : "Sextuor" (en plage 6...), "Le temps assassine" et "1992", le Clan sait d'où il vient, qui il est et pourquoi c'est un Clan. C'est aussi pour ça qu'ils sont aimés et respectés. Car leur musique a évolué, pas leurs valeurs... Ni du reste la qualité de leurs textes qui collent parfaitement aux rythmes et au gros son. Du coup, quand on accroche plus particulièrement à une compo, on a du mal à ne pas tout apprécier en elle. Et si toutes sont bonnes (il n'y a vraiment rien à jeter dans ce Chapitre 3 : corpus delicti), j'ai une petite préférence pour la doublette "Ailleurs" / "Le temps assassine" (nos rêves de gosse, un titre pour TNT, très émouvant). L'autre morceau qui se fait remarquer est "Un message de paix", non pas pour son contenu prônant la tolérance (Du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, peu importe d'où tu viens, on peut vivre ensemble) mais par l'apparition en guest de Big Red, l'ex-Raggasonic carrément dans son élément au sein du Clan.
Bref Chapitre 3 : corpus delicti est mon chapitre préféré. Et pas parce que ce chapitre offre quelques lignes de plus en quinze minutes de vidéo sur l'enregistrement de l'album entrecoupé d'une interview sur différents sujets.. mais parce que c'est un album ouvert sur un monde qui se referme...