Chapitre 2 : Révérence L'Esprit Du Clan reste pour moi un acteur essentiel de la scène "rock" française, au sens large du terme, bien entendu. Loin d'être un féru de sons extrêmes, j'apprécie chez ce groupe non seulement l'aspect énergique de leur musique, leurs textes qui n'ont pas besoin de mille mots pour faire passer le message, et le do it yourself véhiculé par les parisiens, ainsi que leurs live toujours décapant. Impressionné par les prémices avec Chapitre 0 et enthousiasmé par le Chapitre 1, j'attendais avec une certaine impatience les nouvelles aventures des guerriers du hardcore métal. Outre une intro, ce sont 11 morceaux qui composent ce brûlot intitulé... bah oui, Chapitre 2 : révérence. L'histoire continue, l'EDC estampillé 2005 est toujours en colère. Je dirais même que la bande a durci le ton, en faisant évoluer leur musique dans les gouffres du métal, tout en gardant une pointe de hardcore. L'évolution de l'EDC est manifeste : encore plus noire, encore plus dure, toujours aussi énorme. La noirceur des textes faisant état d'une société toujours plus immonde, la dureté des parties musicales mêlant lourdeur des rythmes et puissance aussi bien dans les parties rapides que dans les tempos plus lents, et énormité du son et de la prod made in Buriez. Alors que L'Esprit Du Clan pronait il y a encore peu de temps la révolte et l'union sacré dans son précédent opus, les parisiens semblent cette fois ci de plus en plus désabusés et constatent la sale attitude des gens, l'opacité de notre foutue société et la décadence de notre vie. Les valeurs de l'EDC sont à l'antipode de ce qu'on nous montre. "On reste plein de rage et d'unité", tout à fait d'accord avec vous les gars, votre musique bien plus métallique qu'à l'acoutumée et votre propension à vous mettre en colère dans vos lyrics ne peuvent pas faire obstacle à votre envie d'en découdre avec notre monde. L'Esprit Du Clan, après trois ans d'absence discographique et quelques deux cents concerts, a su faire évoluer sa musique avec intelligence, une musique techniquement irréprochable aux sensations intenses. Une musique aux multiples influences lorgnant parfois dans des sphères Machine Headienne. Et ce n'est pas ce morceau acoustique en fin de disque qui dérogera à la règle : l'EDC nous ouvre les yeux sur un monde dégueu, un monde qu'on ne pourra faire changer qu'avec notre propre volonté. En tout cas, je tire ma révérence à l'écoute de votre nouveau brûlot alarmiste et criant de vérité. Car mine de rien, la vérité, il n'y a que ça qui compte. Un disque fort dans tous les sens du terme. Et un disque bien, très bien même.