Fondé en 2018, les Espagnols d'Eretia proposent un premier album de post-metal mâtiné de post-hardcore et découpé en 6 actes avec un prologue et un épilogue. Paradoxalement, Quietud est mouvementé, comme les vagues dessinées sur sa séduisante pochette et sur lesquelles "naviguent" deux personnages perdus, anonymes et mystérieux. L'homme, visible, représente la noirceur, tandis que la femme, dont on ne perçoit pas le visage, fait jaillir la lumière. C'est à l'image de cette œuvre qui instille quelques lueurs (d'espoir ?) dans sa grosse zone d'ombre et sa détresse manifestée notamment par le biais d'un chant screamo inintelligible (je ne parle pas espagnol, cela n'aide pas) et hasardeux. N'étant pas le point fort du groupe, il est tout de même grandement rattrapé par une expressivité instrumentale assez profonde et élégiaque pour que ça laisse une trace dans le cerveau, même si le disque ne dépasse pas les 30 minutes. Si tu aimes à la fois Isis et AmenRa, et toutes ces ambiances un peu étirées, vaporeuses, glaçantes avec des guitares jouant les yoyos entre motifs harmoniques et vibrations telluriques, ne cherche pas, ce disque est fait pour toi !
Publié dans le Mag #58