Formé en 1996, le line-up du groupe Eradicate tient depuis 2001, ce qui leur permet ainsi de concrétiser leur projet d'album après 3 démos. Enregistré chez Benoît Roux, Armageden est l'aboutissement de 4 années de travail. Le groupe a partagé l'affiche avec des groupes tel que Kevorkia, Nostromo, Leituss, mais encore Kill II This, Lofofora et O Kee Pa, et a également participé à plusieurs tremplins locaux et au tremplin Ondes de Choc de Roadrunner. Le groupe fait donc dans le métal à caractère emporté, grosses guitares, rythmiques solides, les oreilles fragiles n'ont qu'à rester tranquilles. Venant de Nantes comme T.e.d. ou Dolly, le groupe fait trembler les murs de la ville.
Eradicate
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Grosses guitares, riffs d'acier, Eradicate est loin de faire dans la dentelle, même s'il vient du pays de la crêpe dentelle [NdR: désolé...]. Riffs à l'allure efficace, chants mélant cris rauques et voix féminines, comme "Buried love", les guitares savent faire silence pour laisser parler les samples et les atmosphères, percussions légères, grondement lointain qui implose littéralement sur un fracas sonore à l'ampleur admirable, le travail de relief et de composition est rondement mené. Le groupe fait quelques emprunts au néo-métal, assez subtils, notamment sur "Paradoxe" où les jumps sont inévitables, et c'est tant mieux au final, car le titre débusque la belette dans son terrier et empêche une éventuelle atonie des membres, tambourinement vibratoire, la batterie s'allie à la guitare pour foutre un bronx endiablé.
"666thème" dérouille aussi sévère dans les chaumières, véritable déluge sonore, une basse qui dévisse, tombe sans fin dans le vide, fait du claquement métallique un bourdon musical, un leitmotiv scandé avec violence et résolution, Armageden trouve ici sa pierre angulaire. Titre également fort, "Conscience" commence tambours battants, toutes voiles dehors, ressemble à un Fear Factory téléscopé à un Shirley M, le spectre de Eradicate se montre à découvert ici, laissant entrevoir les racines qui les nourissent.
Avec des titres denses comme "666thème" et "H.E.L.P.", ou plus subtil tel "Insert", "Cyniques et aide" à la saveur électronique particulière, et "Pouvoir s'y rendre" qui exposent là un réel potentiel, voix aériennes chuchotées, qui s'allie à la perfection sur ce magma métallique savament orchestré, Eradicate tire son épingle du jeu et propose un métal original qui se savoure avec un head-banging de rigueur, Armageden est un aboutissement réussi qui se savoure jusqu'aux bonus caché de la piste multimédia.