Envy - The fallen crimson S'ils sont bien programmés et nous sortent un album tous les 5 ans, les Envy n'ont pas une vie si tranquille qu'il y paraît car après la sortie de Atheist's cornea (peu distribué et promu en Europe hors de l'Angleterre), son chanteur, Tetsuya Fukagawa, a quitté le navire durant quelques temps (2016-2018), l'occasion pour le groupe d'engager de nouveaux membres (deux gratteux et encore un autre batteur) et d'élargir son horizon. Clairement dans une période faste Pelagic Records (Barrens, Psychonaut et Neck of the Woods rien que dans ce Mag #42) et s'ouvrant de plus en plus sur le monde (le label lié à The Ocean et basé à Berlin a signé les Brésiliens de Labirinto, les Américains de Rosetta, les Japonais de Mono, les Norvégiens de Sâver et d'Astrosaur...) a encore fait un joli coup en assurant la sortie de The fallen crimson.

C'est avec un rageur "Statement of freedom" et ses passages spoken word (une habitude qu'on retrouvera régulièrement jusqu'au morceau de clôture "A step in the morning glow") que les Nippons attaquent et explosent les codes "post", hard-core, rock, screamo, on peut mixer les adjectifs comme eux mixent les influences mais si notre résultat tiendra en quelques mots, le leur tient en de bien plus denses sensations. Digne de Mogwai, "Swaying leaves and scattering breath" allie puissance et mélodie, c'est clairement l'un des plus beaux morceaux de cet opus et en même temps l'un des plus abordables. Plus même que la promenade "Rhythm" où un chant féminin vient essayer de tromper l'ennui ou un "Hikari" qui peine à se mettre en route. Quand ils arrivent à amalgamer leur penchant pour les parties instrumentales enlevées à leurs pulsions HardCore tout comme le chant éraillé à la douceur, Envy continue de marquer bien plus de points, "Marginalized thread", "Fingerprint mark", "Dawn and gaze" tiennent donc le haut du pavé pour le côté abrasif d'un album qui au final paraît très équilibré malgré la somme de poids qui pourrait le déstabiliser..