Enhancer : Electrochoc Un mini-site avec un gros poste de radio, une BD, un jeu vidéo de baston, les Enhancer n'ont pas lésiné sur les moyens pour faire monter la hype autour de leur nouvel opus et en général, l'intérêt dudit album est inversement proportionnel aux moyens investis pour faire monter la sauce, c'est donc avec des oreilles prêtes au pire qu'Electrochoc débarque chez moi. Ambiance séries B musclées, superbe digipak, joli livret, DVD bonus, le produit est sublime mais là encore, ce n'est pas tout... Et dés la première écoute, pas de doute, les Enhancer ont donné leur meilleur avec leur troisième album. On oublie Street trash et seule la nostalgie laisse un peu de considération à Et le monde sera meilleur..., Electrochoc est la bombe qu'il fallait à la fusion néométal-rap pour qu'enfin le style soit crédible en France. Les diverses tentatives précédentes n'étaient que parcellaires et trop inabouties pour faire durer le plaisir... "Intro" sert de rampe de lancement à "Hot" et qui propulse du gros son dans nos feuilles ? Ni plus ni moins que David Banner, un rapper sudiste (du Sud des Etats-Unis, pas de Marseille, hein ...) qui donne du poids aux présentations de la rencontre/collision entre les différents mondes, le relais est pris par Kool Shen (NTM) et les grattes/samples/rythmes des NNCR entrent en ébullition. Paroles débiles et/ou délirantes qu'on ne peut s'empêcher de gueuler comme un con (C'est pour les oufs, les poufs, the roof is on fire), rimes approximatives (devant le clip de Jay-Z, pire qu'un match à Chelsea, faut qu'on mouille le jersey, moite comme un club jazzy, même si t'es un peu lazy...) mais le tout est terriblement efficace. Les 6 premières minutes d'Electrochoc font leur petit effet, par la suite, ce sera plus inégal même si le groupe a une approche rock assez sympa ("Dirty dancing", "Mes potes"), se permet un clin d'oeil aux biatch ("Girls")... Il faut attendre l'apparition de Marz, autre rapper ricain (de Chicago), sur "La pression" pour la faire remonter (la pression), ses deux autres apparitions (sur le robotique "Electrochoc" et sur l'ironique "West side de Paname") apportent beaucoup d'énergie et un dynamisme différent de celui apporté par la mélodie de "Fat", les grattes sur "Toxic" ou les choeurs de "A 100 à l'heure". Le "TN" caché est un mix de plusieurs messages chopés sur différents répondeurs, des fans mais aussi quelques guest star comme les AqME, Watcha, Wunjo ou les Svinkels...
Electrochoc est un album indispensable que les kids graveurs devront aller acheter pour en profiter pleinement grâce au DVD "bonus". Là encore, les Enhancer n'ont pas fait les choses à moitié en blindant leur DVD, la plupart des groupes n'offrent pas autant de contenu sur leur DVD à acheter sans album... Il y en a pour 2h30 !!! Les clips, "Ma musique" en live au Bataclan et des énormes vidéos sur l'enregistrement de l'album, des délires, de longs passages de la tournée Street trash, de quoi ravir tous les fans ! Parmi le tout, on retiendra aussi les deux titres joués avec papa Gitlis, immense violonsite qui s'amuse autant que ses fistons (très émus) à foutre le dawa... Reste cette question, comment être fan de musique et appeler ses fils David et Johnattan...
Derrière leurs airs de petits branleurs les Enhancer ont bossé dur et frappent fort avec Electrochoc, ce sera dur de faire aussi bien dans l'avenir mais qui sait ce dont ils sont encore capables...