element_nos_corps_perdus.jpg Deux ans et demi après A coeur ouvert, un premier EP où il faisait étalage de qualités évidentes (et notamment une énergie mélodique plus qu'appréciable) comme de quelques défauts encore handicapant pour se faire une place de choix sur une scène metal hexagonale parfois dynamique, parfois plus paresseuse et cerclée de clichés, Element revient sous les feux de l'actualité avec Nos corps perdus, son premier LP. Mais deux ans et demi plus tard, le groupe semble avoir mûri et, malgré les critiques que nous avions à l'époque émis à son égard, est suffisamment fair-play pour soumettre son album à notre écoute. Intro éléctro-rock bien sentie, guitares qui jaillissent de toutes parts, une section rythmique qui assure, quelques solis de gratte fulgurants et un chant rageur qui détonne ("Graine mortelle"), la mise en route est plutôt réussie. Ce n'est pas forcément original, assez orienté nu-groove metal, chanté en français, mais c'est bien carré, maîtrisé et exécuté avec une énergie qui dynamite le tout avec plaisir. Si on a déjà entendu ça ailleurs, force est de constater que tout le monde ne peut pas forécement révolutionner le genre.
Et voilà qu'Element parvient à affronter, avec ses armes, l'écueil dit "metal français", pour insuffler à sa musique du gros son qui blaste et une rythmique mid-tempo qui cimente un ensemble truffé de quelques arrangements astucieux. Une bonne capacité à sortir du lot même si les textes de Nos corps perdus peinent cruellement à sortir de la banalité ("Les démons", "Je donne", "L'orage"...). Mais en contrepartie, le combo originaire de la région nantaise fait parler ses guitares sans complexe et avec des plans tendant vers le metal progressif. C'est puissant, incisif ("La poudre et le sang"), ça alterne chant clair et hurlements plus ravageurs, basse solide, incursions éléctro discrètes mais efficaces, avec toujours à l'esprit, le souci vers quelque chose de direct, compact et dopé aux amphétamines façon Mass Hysteria. Entre mélodies agressives et instrumentations plutôt soignées, Element livre un condensé de néo-metal (cette étiquette qui ne veut d'ailleurs plus rien dire du tout) plutôt bien troussé qui devrait attiser les tympans des amateurs du genre.