Leahtan - State Of Mind C'est en 2013 que Arnaud (chant, surnommé Arnal pour ne pas confondre avec un autre Arnaud) et Tof (bassiste) décident de monter un groupe au style différent de ceux dans lesquels ils évoluent avec d'autres combos. Le projet se veut metal alternatif et séduit Yohan (guitariste) et Arnaud (batteur, surnommé Rano pour ne pas confondre avec un autre Arnaud). Ils passent rapidement par la case studio (l'Antistatic, une base solide quand on est Toulousain) et sortent un EP 3 titres intitulé Past, present... quelques mois à peine après leur formation. Le morceau "When we fall" bénéficie d'un très beau clip (signé Arnaud, un autre dont on n'a pas le surnom), l'ensemble est puissant mais le chant clair déroute quelque peu, quand le côté mal assuré (volontaire ?) se fait en français, il nous renvoie à AqME ("Salvation") mais avec une musique plus hardcore que néo. C'est finalement le plus brutal "Anathema" qui est le plus efficace.

Le combo décroche quelques jolies dates dans le Sud-Ouest (La Mécanique Des Fluides, Secret Place avec Promethee) et continue de bosser. Le retour en studio se fait avec une pointure puisque c'est Jérémie Mazan qui s'occupe de leur deuxième EP, éponyme, l'ingé son (et gratteux de Nephalokia) qui a bossé avec une grande partie de la scène toulousaine (Psykup, Riviere, Naïve...) leur permet de gravir une sacrée marche avec une prod assez énorme qui met en valeur la puissance des rythmiques et des guitares et font de cet EP bien plus qu'un cadeau bonus lors de sa réédition. Le chant clair a presque disparu, il est encore présent mais davantage en spoken word et se marie très bien avec son jumeau maléfique. Les trois titres sont tous d'un excellent niveau et préfigurent de ce que sera leur premier album...

Enregistré avec Stan chez Step Production (Kobaye Corp.), il est autoproduit, paraît à l'automne 2018 et s'intitule State of mind. Ce gros parpaing débute par deux des titres en français qui ont le don de nous faire perdre notre latin au moment de trouver des qualificatifs qui "rangeraient" les Toulousains dans une case. Sur "Ennemis", le chant est offensif mais reste clair, un peu d'harmonies assez speed, un peu de flow et pas mal de rage pour coller à ce qu'on trouve côté instrus, à savoir des plans assez techniques, un peu death, un peu alternatif, un truc difficilement étiquettable mais qui est béton. Pour "Combat", c'est plus simple, c'est direct du côté de Coal Chamber qu'on peut trouver une accointance, c'est lourd et dynamique avec un énorme groove (de temps à autre sur le reste de l'opus, on aura également des petites pensées pour KoRn). Bien que le titre du morceau "Intolérance" s'écrive avec un accent, il est en anglais, le troisième (à moitié et dernier) dans notre langue est "Etat d'urgence", lui aussi connaît des parties hachées et d'autres plus liées mais se signale surtout par sa pesanteur. Entre les trois, il fallait bien le costaud "Awakening" armé d'un break éthéré pour se faire une place. "Lost river" nous renvoie outre-Manche et dans un monde où le nu-metal croise l'alternatif, comme si Soulfly fusionnait avec Gojira. A noter que les 5 tracks avant la respiration "Synapse" font toutes l'objet d'une vidéo (en mode lyric ou en vrai clip), un vrai plus pour découvrir aisément le groupe. La deuxième partie de l'opus enfonce le clou, les paroles se font moins percutantes pour notre oreille, on profite plus des enchaînements, des ruptures, des ponts, des gimmicks qui accrochent et on note les progrès réalisés par L[ea]htan en seulement 5 ans...