dysby_promo.jpg Evidemment, quand on n'est pas du coin (le groupe est originaire de la région parisienne), qu'on a rien sorti depuis bientôt six ans (Gamma en 2002) et que notre tout premier album ne sort que dans un mois, difficile de s'attirer les faveurs d'un public qui ne nous connaît pas bien et qui est majoritairement venu pour voir l'autre affiche de la soirée : Babylon Pression. Mais comme le confie le groupe quelques minutes avant de monter sur scène, c'est surtout le plaisir de jouer en live qui compte. Pas compliqué les Dysfunctional By Choice, ça fait toujours plaisir à voir. Et d'ailleurs ça donne quoi Dysby en concert ? Les premiers éléments de réponse ne tardent pas nous arriver dans la figure. Sample porté à ébullition, saturation qui emplit l'air, grosses guitares turgescentes, riffs saignants et rentre-dedans, le chant entre en scène, les mélodies rugissent et les parisiens envoient le son. C'est très rock mais pas que, c'est également très métallique mais pas que. Dopé par quelques fulgurances hardcore, ça enfile des lignes de guitares pas si éloignées de la mouvance stoner/grunge et liquéfie le tout avec un petit soupçon de punk rock des familles, le son made in Dysby claque dans les tympans. Le public du jour, plutôt au rendez-vous d'ailleurs, n'est certes pas forcément venu pour eux, mais n'est pas indifférent et s'il ne bouge pas encore dans tous les sens, est plus qu'attentif à la performance des Parisiens qui appuient alors sur l'accélérateur. Le groupe varie les styles à tel point qu'on en vient à se poser une question : c'est du rock ou du métal ? Réponse de normand : un peu des deux... et même beaucoup plus. Un synthé, quelques samples électro, une énergie qui décoffre, le groupe tricote des compos inspirées, inventives, qui sont furieusement efficaces en live comme sur le CD. Des rythmiques qui turbinent, guitares et basses qui font le métier et des mélodies rock brûlantes portées par un chant aussi rugueux que ravageur, Dysby fait largement mieux qu'assurer le coup et livre une prestation de haute volée qui en appelle assurément beaucoup d'autres...
La traditionnelle petite pause bière/clope pour la plupart, passage de coup de fil pour votre serviteur et debriefing avec mon acolyte de la performance du groupe... et voilà que les Babylon Pression montent sur scène. Déjà il faut savoir que les Marseillais, venus en voisins, sont des habitués des lieux (une quinzaine de shows déjà dans cette salle depuis leurs débuts) et le Korigan, c'est un peu comme leur jardin. Noir total, hymne national qui retentit, lumière et en avant les guitares, Babylon Pression, c'est une fusion de metal/hardcore sauvagement punk qui cherchent à dénoncer en se cachant derrière une base de second degré. Et si on n'est pas forcément venu pour eux... d'ailleurs on est les seuls (sic), force est de constater que les régionaux de l'étape sont particulièrement puissants et mettent du coeur à l'ouvrage. Niveau technique, rien à redire, c'est ultra-carré et ça assure grave. Niveau ambiance, ça se réchauffe sérieusement. Et pour cause, le groupe n'est pas venu seul et ça commence à se fritter joyeusement dans le pit, Babylon Pression met de l'ambiance (quand on est du coin, c'est forcément plus facile) mais le fait avec une sacrée pêche. Le public (assez jeune) des Marseillais connaît tous ses brûlots hardcore punk par coeur et ne se prive pas de répondre aux harangues du chanteur. Si l'ensemble est rapidement assez répétitif (le concept atteint parfois ses limites), le groupe poutre sévère et n'a de toutes les façons pas eu à forcer son talent pour mettre le feu à la salle.