2012, Dysfunctional by Choice ne sort son Epsilon qu'en version digitale, on sent que le groupe ne terminera pas l'alphabet. Une nouvelle pause s'impose, Francis (batterie) est de toute façon de plus en plus occupé à produire la crème des groupes Français, Julien (guitare) est très occupé avec AqME, l'autre Julien (chant) lâche le micro...
2014, Sna-Fu rend les armes, le Grand Orchestre ne foutra plus le boxon en live, n'écorchera plus nos oreilles, le rock devient un peu moins fou la seconde qui suit cette annonce.
2015, c'est réel. Ce qui semblait être la meilleure idée sur le papier, le truc dont tu rêves mais que tu te dis que l'alignement des planètes n'est peut-être pas si favorable. Mais bon, Francis (DysBy) est le frère de Charles (Sna-Fu) donc pourquoi pas... Et là, ce qui pouvait paraître une idéale évidence devient réalité, le Fu Clément devient Dysfunctional. Quelques extraits font baver, il faut attendre ce printemps 2018 pour profiter pleinement de Atomic clock intégralement fait maison (Francis pour la prod, Clément pour l'artwork).
"Saturn", premier titre dévoilé un peu plus tôt que les autres, ravive le goût de Dysfunctional by Choice et ses guitares ultra travaillées qui jouent avec les tonalités (notes et nappes douces, riffs tranchants), quand le chant arrive, on retrouve aussi le goût de Sna-Fu, plus grave, plus éraillé, Clément touche davantage les corps que les cœurs mais sa voix s'adapte parfaitement aux ambiances de DysBy, plus posées, elles ne cherchent pas toujours la destruction hargne core, sa puissance vocale s'amalgame naturellement pour nous procurer des frissons. Le mariage se fait en douceur et c'est après une pause (l'interlude instrumental "Our last embrace") que l'union atteint son climax, vindicatif, "Night of iron / night of blood" commence comme un titre un peu véner lambda qui se calme et laisse les instruments divaguer, on se laisse emporter par ce qui peut être un refrain et le morceau change de dimension pour sa partie finale, on vit alors la musique avec eux et voudrait bien ne jamais retoucher terre. La fin de l'album est un boulevard pour la créativité où la liberté du combo s'exprime avec un titre non conventionnel et un instrumental. Avant d'en arriver là, on est passé par différents états, on s'est fait ballotter par les hachures rythmiques de "A lion's dance", on s'est fait balader par "S.S.M 6" et "Our first embrace" (que peu de groupes sont capables d'oser et réussir), on a cherché à comprendre le tour de passe-passe du schizophrène "Tempelhof", on s'est tout simplement laissé embarquer dans l'univers si particulier des Dysfunctional by Choice qui suivent leur voie en en proposant une nouvelle. Magiquestral.
Publié dans le Mag #32