Dwail - Helter Skelter Pour qui vient de Toulouse ou de la région et qui fréquente des salles comme le Saint de Seins ou le Bikini, il y a de forte chance que le nom de Dwail soit déjà connu, le groupe ayant notamment tourné avec des groupes renommés tels que Manimal, MOPA ou encore Trepalium... En février 2010, j'étais venue sur Toulouse pour voir H-Tray et Sivis, Dwail également présent ce soir-là ne m'avait pas convaincue. A l'heure où le groupe s'apprête à sortir son album, début avril chez Klonosphere/Season of Mist, une nouvelle analyse de sa musique s'impose. Après tout, le fait que l'EP Monstro, sorti en 2006, ne m'aie pas plu est une autre affaire.

Que ce soit voulu ou non, "A iron hand in a velvet glove" fait penser à Psykup dans sa dynamique d'intro. Après, comme énoncé dans la bio du groupe, je m'attendais à de fréquents interludes flamenco et hindous, mais ceux-ci au nombre de deux ("Alpha" et "Omega") sont répétitifs et aliénants, nous donnant simplement envie que les toulousains reprennent leur chaos déstructuré dans la seconde. A la différence de Khynn, qui met en symbiose heavy metal, thrash, solo death et expérimental, Dwail propose une musique hâchée sur laquelle pogoter est impossible... et s'extasier, encore plus ("Still waters run deep"). Seuls les morceaux "Rude awakening", "Sleepless dream" et "Neither man nor woman" infligent une dérouillée ininterrompue et habilement structurée. Des groupes comme Manimal ou Psykup sont passés maîtres en transitions multiples et bien ficelées, celles qui ne rendent leur musique que plus délectable et violente, là où les arrêts secs amènent nos oreille sur un terrain familier, celui du crescendo, de la monté du suspens, et, vers l'apothéose.

Dwail a un gros potentiel, un chanteur compétent et la maîtrise technique, mais le hardcore semble clairement mieux lui convenir. Les passages plus alternatifs et expérimentaux ne collent pas vraiment à l'ensemble. Ceci mis à part, la vitesse du tempo et la violence des sonorités plairont à tous les amateurs de musiques extrêmes. Et pour ceux qui ne jurent que par la frénésie métallique, sachez que d'autres toulousains, les Nephalokia en l'occurrence, sortiront eux aussi leur premier album chez Klonosphere/Season of Mist au printemps. Affaire à suivre.