Drums Are For Parades - Master J'ai eu un peu peur pour les Drums Are For Parades lorsqu'AureliO ma refilé le cd alors que c'est un groupe qu'il adore à la base. Deux options s'offraient à votre humble serviteur : soit le groupe s'est planté, soit AureliO est arrivé à une conclusion trop hâtive (faut pas lui en vouloir le pauvre, il est aussi overbooké que notre Super-Président). Confiance aveugle en mon collègue chroniqueur oblige, c'est pas totalement rassuré que l'on jette une oreille sur Master. Après la première écoute, on peine à retrouver le groupe du premier EP, ou en filigrane, et on envisage déjà de mettre le cd dans le carton des "oui mais non". Too bad mais c'est sans compter le savoir-faire (et l'audace...) d'un groupe qui ne lâchera plus la platine d'une semelle.
Après des dizaines et des dizaines d'écoutes, le verdict est carrément plus que positif : pas de gâchis d'un groupe prometteur mais une petite réorientation vers quelque chose de plus personnel et d'ambitieux. Bien sur, il y a toujours ce big² rock nourri au Melvins et au hardcore, bien sur (bis) la voix du frontman reste foncièrement sale et noisy. Le changement vient surtout dans l'apparition d'arrangements symphoniques et d'autres subtilités assez surprenantes pour un groupe que l'on a connu brut de pomme. Si l'on accepte l'évolution qu'offre les Drums Are For Parades avec Master (on t'ordonne de l'accepter, non mais !), c'est du caviar pour les oreilles : 10 titres, 10 leçons de songwriting et de puissance made in Belgium. "The law" offre une entame d'album terrible, les bollocks à la main, "A salesman's pen" le conclue superbement avec un coté épique très Mastodon période Remission, toujours avec les bollocks à portée des paluches. Au milieu de ces titres, une succession de morceaux alliant puissance, riffs gras catchy et arrangements pertinents : le saxo' pétardant sur "Opium den idiot check", les cordes qui galvanisent l'impact sur pas mal de plages sonores... Le pari est donc réussi pour les Drums Are For Parades. C'est du tout bon et toujours ce que la Belgique a de mieux à offrir (avec Ultraphallus, même s'il s'agit pas tout à fait de la même musique) dans la frange "über heavy-rock".

NdR : Les gars, votre album est excellent mais c'est quoi cette pochette à base de méchant lapinou ?