Doyle est devenu Doyle Airence et c'est le dernier arrivé dans le groupe (Pierre, bassiste depuis février 2013) qui est envoyé au charbon pour répondre à nos questions. Avec simplicité et efficacité, histoire de nous en dire un peu plus sur ce changement de nom et leur arrivée chez un beau et gros label allemand, mais pas que...
Tout d'abord, comment s'est déroulé ton intégration au sein de Doyle Airence ? T'as eu le droit à un bizutage ?
Ah ah, non, pas de bizutage en particulier, je connaissais déjà les loustics que j'avais croisés plusieurs fois sur des dates en province avec mon groupe précédent. Les gars m'ont super bien intégré, je suis arrivé parmi eux pendant l'été 2012, quand Monolith était en train de naître. J'ai donc eu la chance de pouvoir composer mes propres lignes de basse sur le nouvel album, tout en prenant du plaisir à reprendre celles d'Alex pour les morceaux d'And gods will... joués en live !
Revenons sur cet étonnant changement de nom, comment avez-vous été averti ?
Doyle Wolfgang von Frankenstein (ex-Misfits) nous a contacté par l'intermédiaire de son avocat via courrier électronique. Il venait de poser un copyright sur le nom "Doyle", et nous interdisait de continuer notre activité sous ce nom de groupe. Nous n'avions jamais déposé ce nom. "Doyle" étant un simple prénom, on ne pensait même pas que c'était possible... Heureusement, on a pu compter sur le travail de notre avocate qui nous a permis de conserver "Doyle" à condition d'ajouter un autre élément devant ou derrière.
C'était quoi votre sentiment à ce moment-là ?
Sur le moment : "What the fuck ?". On a d'abord cherché à faire valoir nos droits. Mais on était à l'époque en pleine préparation de la sortie de Monolith et l'éventualité d'un procès long et couteux n'était pas forcément de bonne augure. Donc on a fini par chercher un compromis.
Le choix d'ajouter "Airence" a été compliqué ? Vu de l'extérieur, ça semble être une très bonne décision, ça a été aussi simple dans la réalité ?
Avec le recul, on est tous contents de ce rajout de particule qui vient renforcer l'univers qu'on s'efforce de mettre en place. Mais sur le coup, ça a été des heures de prise de tête à éplucher des solutions toutes plus farfelues les unes que les autres.
L'artwork me fait penser à 2001 L'odyssée de l'espace, quel était le cahier des charges pour illustrer Monolith ?
Le boulot de Kubrick est évidemment arrivé sur le tas assez vite dans nos séances de brainstorming, notamment au niveau de l'artefact mystique façonné par l'homme qui vient contraster avec un environnement organique naturel. Mais on a voulu appuyer davantage sur la symbolique du monolithe, le réduire à une forme presque schématique que l'on pourrait par la suite décliner à loisir sur les visuels du groupe.
Le travail de Tak qui est architecte de profession et artiste au sein du Nonotak Studio interfère-t-il dans celui de Doyle Airence ?
Comme les autres membres, Tak se mobilise dans un projet professionnel qui requiert beaucoup d'investissement. Ca implique une grosse cohésion de groupe et beaucoup d'organisation pour parvenir à mener de front à la fois nos projets personnels, et ceux de Doyle. Mais au-delà de ça, ça nous permet d'enrichir notre boulot avec les différents savoir-faire des membres et de gérer nous-mêmes certaines étapes de la création sans avoir à déléguer en permanence. Pour en revenir à Tak, on est en train de mettre en place un tout nouveau light-show destiné aux performances live et sa sensibilité à ce niveau-là nous est très précieuse.
Le changement de nom a fait évoluer la pochette ou vous avez juste ajouté un petit "Airence" et basta ?
Petit rajout, on ne voulait pas imposer un changement visuel trop important aux gens qui nous connaissaient et nous suivaient sous le nom de Doyle tout court. Nous sommes partisans du changement progressif, en douceur.
Vous avez tourné un clip pour "Friendly fire", c'est pas un peu cliché le groupe qui joue sur la plage et des images d'un mec en souffrance ?
Ha ha ha, complètement ! A vrai dire, c'était assez intentionnel. Contrairement au clip pour "John Airence", qui foutait le groupe dans une case et un format assez atypiques, ce titre nous semblait plus proche de courants musicaux plus génériques. On a plusieurs casquettes dans Doyle, et sur ce coup, on a voulu assumer le côté "core" qui revient sur certains passages de nos chansons de façon assez prononcée, puis emprunter certains codes visuels propres à cette mouvance, tout en continuant de dérouler le fil rouge de notre protagoniste qui revient dans nos clips de façon récurrente, un peu comme un refrain.
Vous bossez sur "We were kids", il y aura un scénario ?
Oui, tout ça sera visible très très prochainement !
Comment s'est faite la signature chez Lifeforce Records ? La tournée avec The Chariot et les dates en Allemagne ont été déterminantes ?
Ca ne s'est pas fait naturellement du tout, la signature s'est préparée vachement en amont. On a peaufiné de belles démos, on avait une liste de labels avec qui on aurait aimé bosser et on les a arrosé. Lifeforce Records faisait partie des labels intéressés et on trouvait depuis le début que ces mecs correspondaient bien à notre conception de la musique. Ils bossent proprement et sont drivés par la passion. Je trouve que la liste des groupes qu'ils ont signés fait de ce label une entité hyper éclectique qui représente à merveille la grande diversité de la musique métal. Du coup, on était à la fois super honorés et emballés à l'idée de pouvoir signer sur le label qui a propulsé des groupes comme Trivium, Between the Buried and Me, Heaven Shall Burn... donc on n'a pas hésité et on a foncé !
Vous pensez être chez Lifeforce Records pour longtemps ou comme d'autres, c'est un excellent tremplin vers mieux encore ?
Pour l'instant, la question n'est pas vraiment à l'ordre du jour, on est encore hyper pris par la promo de Monolith !
Quelles sont les relations avec le label ? Les contacts sont nombreux ? Il y a une forme de pression, des exigences particulières ?
On a pu profiter d'un feedback hyper nerveux pendant la préparation et le lancement de Monolith, c'était génial. Stefan, le boss de Lifeforce Records, est hyper réactif : on a pu développer certaines réflexions, trouver des réponses à nos questions de façon quasi immédiate. Quand tu sais que certains labels ont tendance à te foutre au fond du panier et à répondre à tes mails avec des délais qui se comptent en semaines, c'était très précieux de pouvoir compter sur son implication et sa réactivité.
Comment analysez-vous votre évolution musicale ? Les concerts, la maturité, l'expérience, vos vies privées et personnelles, qu'est-ce qui impacte le plus la musique de Doyle Airence ?
Une musique beaucoup plus taillée pour le live, beaucoup plus rentre-dedans par moments et plus accentuée quand on part dans nos délires aériens. Des structures de chansons plus carrées, moins de filets de voix qui partent dans tous les sens, un son plus massif et épuré, en somme plus d'homogénéité.
Si ça marche mieux à l'étranger qu'en France, vous seriez déçus ?
Bah non, pourquoi ?! Jusqu'ici, on a reçu un super accueil de la part du public français, mais on adore aussi jouer à l'étranger et découvrir de nouveaux horizons.
On n'a pas non plus l'impression d'être une "fierté française" comme des groupes comme Gojira qui tournent comme des malades à l'international et qui montrent au monde qu'on sait faire du métal en France, ou des formations comme Chunk qui tapent un peu de chauvinisme sous couverts d'humour en foutant du bleu blanc rouge partout dans leurs clips. On n'a pas vocation à "représenter" la France, mais juste à aller jouer notre musique là où on nous demande.
Vous serez au Hellfest, c'est le seul "grand" festival qui vous a convié ou vous avez des pistes pour d'autres ?
Pour l'instant, on attend quelques confirmations avant de pouvoir en dire plus.
L'avenir proche, c'est quoi ?
De bons concerts et toujours plus de rencontres !
Merci !
Merci à vous pour le soutien, à très bientôt!
- Nonotak Studio (223 hits)
Merci à Pierre et aux Doyle, merci également à Roger de chez Replica !