Doyle Airence - Monolith Le changement de bassiste à l'été 2012 (avec donc l'arrivée de Pierre) aurait pu être la principale évolution de Doyle depuis son premier album déjà bien remarqué par nos services... Mais voilà qu'une fois sorti du studio avec leur Monolith fraîchement fonctionné, le groupe a du faire face à l'imprévisible... La connerie humaine. En l'occurrence, celle de Doyle Wolfgang von Frankenstein, ex-guitariste Misfits à qui la créatine a vraisemblablement ramolli le cerveau. Dans un éclair d'intelligence, le mec menace les Doyle de poursuites judiciaires car il a déposé son prénom en 2012... (si si, c'est très sérieux). Ni Mozart ni Mary Shelley ne réagissent (et c'est bien dommage) mais pour s'éviter des emmerdes inimaginables, les frenchies changent de nom pour Doyle Airence. Personnellement je proposerais bien au sixcordiste ricain d'ajouter au début de son pseudo "Sir Arthur Connard" mais je crains d'être moi-même attaqué en justice donc bon...

Cet ajout, au départ involontaire donc, et qui vient d'un de leurs titres phares leur va finalement très bien. Il ajoute des molécules d'air dans un univers très dense où l'oppression et les compressions ont tendance à faire oublier que Doyle Airence sait également jouer en sons clairs et épurés, certains passages lorgnant sur le post-rock bien davantage que le HardCore. Et pas seulement en intro, outro et en transitions, ces ambiances ne sont pas de simples décors. Les Parisiens en ont parsemé leurs compositions (le génial "The great collapse") et continuent donc d'explorer leur univers à la fois sludge lumineux et sombrement véloce. L'amalgame est une grande réussite, la seule écoute de "Friendly fire" ébahira les curieux tant le morceau est un condensé du talent de Doyle Airence, à l'aise quelques soient le tempo ou le ton, capable d'écrire des lignes ultra catchy ou d'autres agressives en diable avec comme thème de prédilection les rapports humains. Et quand le chant se dédouble avec la combinaison profondeur/hauteur pour s'accorder aux déchirures des guitares, ça donne même des frissons ("Liquid skies").

Confirmant tout le bien qu'on pensait d'eux avec ce Monolith à l'artwork particulièrement soigné et surtout une dizaine de compositions en béton armé de sensibilité, les Doyle Airence ont tout pour prouver au monde entier leur sérieux comme leur talent évident. Désormais chez Lifeforce records, le label allemand qui a servi de propulseur à Between The Buried And Me, Caliban, Heaven Shall Burn ou Trivium, le groupe a désormais à peu près tout pour devenir une très belle référence du genre.