Doyle au Splendid de Lille (déc. 2010) Doyle au Splendid de Lille (déc. 2010) Quatre jours avec les Deftones histoire de chauffer les esprits et de réchauffer les corps sur leurs quatre dates françaises, ça ne se refuse pas. Les Doyle sont donc sur scène pour une petite trentaine de minutes. A l'américaine, ils occupent le devant de la scène, ont le droit de ne pas jouer trop fort et de n'utiliser que quelques spots (bleu, blanc, rouge, à la française quoi).
Peu importe, ils ont l'habitude (ayant déjà fait les premières parties de 36 Crazyfists, Horse the Band ou Silverstein) et vont envoyer tout ce qu'ils ont. Sur une intro incantatoire, chaque membre du groupe se met en place et entame le set avec un des morceaux les plus efficaces de And gods will... : "New season". Le jeu de scène est rôdé : la guitare de Tak prend son envol, Austin s'installe sur le retour, Alexis et Thomas occupent les places centrales devant Séb collé à ses futs. Le son d'ensemble est très clair ce qui met bien en valeur les parties lourde du combo et donne du relief à celles plus aériennes mais ne pardonne pas la moindre fébrilité du chant sur les passages mélodiques. Même s'il ouvre pour un groupe qui aime jouer vite, les Doyle ont gardé dans leur set leur excellent fer de lance aux ambiances post-rock qu'est "John Airence". Le public applaudit mais ne s'emballe pas plus que ça, il attend la bande de Sacramento...

21 heures tapantes, ils déboulent sur scène avec "Rocket skates", le premier single de leur très bon dernier album. Chino est alerte, bondissant, montant et sautant sans arrêt sur la petite estrade placée en front de scène. Sans perdre une seconde, le groupe explore Around the fur ("Around the fur", "Lhabia", "My own summer (shove it)"). Pas la peine de décrire les visages des trentenaires (nombreux dans la salle), c'est large sourire à tous les étages ! Et ça enchaîne avec "Digital bath", "Feiticiera" et "Korea", les fans (dont je fais bien sûr partie) des White pony sont ravis. De toute façon, c'est très simple, la setlist de ce soir n'empile que des valeurs sûres extraites des trois premiers albums et du dernier, seul "intrus" : "Minerva". Serait-ce un aveu quant à Deftones et Saturday night wrist ?
Chino récupère un peu en prenant une guitare pour quelques morceaux, ne parle pas beaucoup si ce n'est pour quelques "mercis" et dédier le concert à Chi, et plus spécialement "Risk". A noter que tous les invités au concert ont versé 5 euros pour la fondation OneLoveForChi.com.
Le nouvel opus est forcément à l'honneur et six titres de suite lui sont consacrés avant que la cure de jouvence ne reprenne. Si dehors il fait un peu en dessous de 0°, à l'intérieur, la température monte encore de plusieurs crans. Depuis plus d'une heure déjà, le Splendid est en ébullition et ce n'est pas la fin du show qui va faire baisser l'intensité. Après un "Passenger" impeccable, on a le droit à "Change" et "Back to school", quelle classe !
Rideau ? Pas complètement, car Stephen Carpenter et Sergio Vega ne restent que quelques secondes dans l'ombre, l'ex-Quicksand délivrant de jolies arpèges pour conserver l'attention (et la tension ?). Le rappel sera entièrement consacré à Adrenaline et alors que tout aurait pu finir là où tout a commencé, le groupe se dispense de "Bored", certainement que ça aurait été trop énorme...