Doyle - And Gods will... Pour un jeune combo prometteur comme Doyle, un changement de chanteur apporte forcément une évolution plus générale dans une direction ou une autre... Ici, l'arrivée de Thomas a ouvert de nombreuses nouvelles voies/voix et le groupe a tendance à toutes les suivre avec délice sans occulter leur passsé ("Submerge" déjà présent sur l'EP éponyme est "repris" sur l'album). A leur base emo/screamo, ils ont ajouté d'autres possibilités tirant vers le hardcore/métal core avec plombage de riffs et chant grogné/scandé/mélodieux dans le même titre ("New season") comme vers des triturages soniques orientés post rock ("Sink islands", "Words" et quelques plans deci delà). And gods will... compacte ainsi un fourmillement de bons plans qu'ils soient graves et basiques ou aigüs et tendus, le point commun étant la classe de la saturation, toujours bien dosée. On passe donc d'une ambiance à une autre sans presque sans rendre compte, rapidement, avec ou sans brutalité selon la volonté de Doyle (ou de Dieu ?). Et tout ces enchaînements coulent de source, c'est comme s'ils étaient inscrits, logiques, évidents, le groupe a toujours fait le meilleur choix, pas une seule seconde on se dit : "tiens, j'aurais préféré qu'ils continuent sur ce schéma...", non, l'ensemble est totalement maîtrisé, implacable et pour rester dans une certaine thématique ... divin. J'aimerais juste en savoir plus sur le slogan God is the answer seriné dans le morceau éponyme, fuck, même si c'est une forme de prosélytisme, ça reste musicalement en béton ! Sorti de ce titre, mis de plus en valeur par le joli artwork, difficile d'extraire un morceau d'And gods will... car tous apportent leur pierre à l'édifice Doyle qui pourrait être le nouveau temple d'un métal décomplexé face aux anglo-saxons et aux guerres de tiroirs. Ainsi soit-il.