Doyle : Submerge Baguettes appuyées sur les tomes, larsen qui monte et après 15 secondes, "La couturière" nous plonge au coeur de la musique de Doyle, à la fois hachée et coulante, douce et rageuse, elle est toute en contraste et à ranger au rayon émo (celui des premiers Funeral For A Friend, Unjust ou de Ampools, pas celui de Tokyo Hotel hein !). Parfois criés (on passe alors de l'émo au screamo en ajoutant quelques lettres), les textes alternent entre français et anglais sans qu'on puisse aisément les comprendre (à moins de les avoir sous le nez). Mais, plus que des idées, Doyle veut nous submerger par des émotions et des sensations et c'est à sa musique qu'on est receptif (ou pas). Si on aime un tant soit peu être lacéré par une voix et des guitares, mélanger "à fleur de peau" et "à vif", alors on est très réceptif, Doyle jouant également assez bien avec les réactions physiques, provoquées par ses rythmiques démantibulantes. Submerge est aussi un concentré d'énergie qui jaillit, non pas sans contrôle, et qui touche tout ce qui l'entoure, une dépense de kilojoules qui sait attendre le bon moment et s'économise sur d'autres passages où l'air perd en saturation.
Avec des guitares et un chant tournés vers l'émo-core, Doyle surfe évidemment sur la vague de ces dernières années mais de par ses compositions et la tonalité de l'ensemble évite l'écueil de la facilité et s'offre une belle crédibilité là où d'autres, opportunistes, se sont cassés les dents. Submerge est un premier maxi très réussi, c'est désormais sur scène que le groupe va se nourrir, la suite est donc alléchante...