Down - Down IV Part II Second volet de ce qui était (et semble être toujours) une tétralogie discographique - comprendre donc une série de quatre EPs - Down IV - Part II a la lourde charge de passer après un premier opus un tantinet décevant et semblant porter les stigmates d'un groupe peut-être un peu en bout de course. Une échappée solitaire de Phil Anselmo - pas plus convaincante, c'est le moins que l'on puisse dire - plus tard et le départ entériné de tonton Kirk Windstein, désireux de se consacrer exclusivement à Crowbar, ne pouvant guère être des nouvelles rassurantes quant au futur artistique du groupe, on est forcé de reconnaître rapidement que "Steeple" et "We knew him well" chargés de lancer les hostilités le font plutôt efficacement. Et laissent entendre que Down pourrait bien être de retour à un niveau qui lui sied un peu mieux.

2 titres plus tard ("Hogshead dogshead" et dans une moindre mesure "Conjure"), nous voici convaincu que le super-groupe américain est de nouveau sur de bons rails. En tous cas pour cet EP, pas de souci. Et comme on n'est pas au bout de nos (bonnes) surprises, Bobby Landgraf fait plutôt très bonne figure en remplacement de la pierre angulaire qu'était Kirk Windstein pour le cinq majeur de la Nouvelle-Orléans. Si bien que l'on encaisse ici une sacrée dose de sludge-stoner-metal bien testostéroné, de riffing aussi lourd que gras, de figures stylistiques aux ambiances lestées de plomb et autres atmosphères poisseuses qui renvoient aux panoramas atypiques de cette Louisiane qu'est la terre natale du groupe. Niveau protéines, le panier est parfaitement garni. Ce, même si on aurait quand même aimé que les grands mamamushis de leur catégorie musicale aillent plus loin, qu'ils enfoncent le clou un peu plus profondément de manière à mettre tout le monde à genou ("Sufferer's years").

S'il évite très soigneusement de prendre le moindre risque, semblant vouloir comme se rassurer sur ses capacités à déraciner des séquoias à coups de riffs qui tronçonnent sévèrement, à profiter à fond d'une section rythmique toujours aussi pachydermique et d'une production bien velue, Down ne se foule pas pour blinder l'affaire, rondement menée, oui, on peut ici l'admettre sans sourciller. Lestant l'ensemble d'une grosse puissance de feu (prévisible), le groupe plie ce Down IV - Part II sur un "Bacchanalia" qui ne baisse toujours pas d'intensité histoire de démontrer à ceux qui l'avait un peu trop vite enterré six pieds sous terre qu'il fallait encore compter avec lui. En attendant la suite qui devrait, on l'espère, confirmer ce "comeback" burné.