down_nola.jpg Il y a des matins comme ça, où ça ne va pas. Mais alors pas du tout. La sonnerie bien désagréable du réveil vient nous sortir de notre torpeur, on se lève péniblement (généralement en se prenant les pieds dans les fringues qui jonchent le sol depuis trois jours) en se disant que le seule chose dont on a envie à ce moment, c'est de se recoucher et là, c'est le drame. On sait que l'on va devoir partir au boulot, qu'on est déjà méchamment à la bourre, mais non, il a en plus fallu qu'on jette un oeil par la fenêtre pour voir la très charmante grisaille automnale, venue en cette fraîche matinée enjoliver notre début de journée. Et là, franchement, la seule chose qui vient à l'esprit ressemble à quelque chose comme : "ça va être une journée de m...". Heureusement, au W-Fenec on a un remède, LE truc qui te remet les idées en place en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le disque qui t'injecte directement par les conduits auditifs encore brumeux en cette heure matinale, une dose d'adrénaline de mammouth : Down. Avec son premier effort paru en 1995 et sobrement intitulé Nola, cet all-star band mené par un Phil Anselmo que l'on ne présente plus, livre un manifeste heavy stoner metal sudiste brûlant, graisseux et percutant qui laisse encore de belles traces plus dix ans après sa sortie dans les bacs.
S'il y a des albums qui sont de véritables usines à tubes, Nola est une machine à riffs... aux rouages parfaitement huilés. Le son est massif, la production bien dans le ton de cet album aux allures de pamphlet metal 70's dont il est d'ailleurs difficile d'en extraire un titre en particulier. Car tout Down est déjà dans ce premier effort studio, compact et inébranlable, puissant et ravageur, le all-star band annoncé est un véritable bulldozer stoner metal, comme Rite le sera du reste dix ans plus tard. A savoir, un véritable rouleau-compresseur aux riffs de bûcherons et à la section rythmique tronçonneuse enfermée dans une gangue de plomb. Ici, on ne se retourne pas pour voir qui suit et qui a lâché l'affaire, le groupe est au sommet de sa forme et livre là 13 titres en béton armé. Il faut dire qu'avec les passifs des bonhommes, on n'en attendait pas moins d'eux, car COC, Eyehategod, Crowbar et Pantera dans le même bateau, difficile de faire mieux en la matière, et en regardant le résultat, on se rend compte la barre a été placée très haute par le cinq majeur de Louisiane. Enorme, tout simplement.