Metal Métal > Disturbed

Biographie > dérangés ?

Chicago : sa gare comme centre ferroviaire des Etats-Unis, ses abattoirs, son école de géographes modélistes, ses Bulls, mais aussi la naissance de la musique électronique, celle du métal indus avec Ministry, celle du spleen rock des années 90 avec les Smashing Pumpkins et bientôt "la ville" de Disturbed.
Au mileu des années 90, Fuzz (bassiste), Mike (batteur) et Dan (guitariste) qui jusque là jouaient dans des groupes différents décident de jouer ensemble, et se mettent en quête du bon chanteur, ce sera David. Ils galèrent pendant 3 ans et à force de vouloir convaincre réussissent et signent chez Giant, quittent leurs boulots et vendent des millions de disques à travers le monde.
Alors que le point névralgique du métal semblait définitivement fixé en Californie, les gars de Chicago s'imposent rapidement avec un son différent, un groove assassin et des éléments électroniques (puisque Chicago en est la capitale mondiale, ce serait dômmage de s'en priver...) Pourquoi tant de succés -mérité- ? Parce que The sickness, un album qui marque au fer rouge.
Après une tournée de promo dans des petits clubs, le groupe revient en Europe pour une longue tournée en compagnie de Marilyn Manson, l'occasion pour nous de les interviewer et de mieux les connaître. Une nouvelle série de concerts aux USA et quelques vacances plus tards, le groupe compose un nouvel album et revient en Europe le présenter en live (notamment au Pukkelpop !). Believe sort début septembre 2002...

Interview : Disturbed, interview de Disturbed (janvier 2001)

Disturbed / Chronique LP > Divisive

Disturbed-Divisive Pour être tout à fait honnête, je ne m'attendais pas à grand-chose en écoutant le nouvel album de Disturbed. Mais voilà, le groupe est présent depuis près de 25 ans lui aussi (The sickness est sorti en 2000), n'a presque pas connu de coupures (quelques années vers 2010) ou de changement (un bassiste) et j'ai beaucoup écouté son premier album aux débuts du W-Fenec alors, rien que pour la nostalgie que cela peut procurer, écoutons ensemble Divisive.

On passe rapidement sur la pochette (très moche), car une belle présentation n'est clairement pas le point fort des Américains (seul The sickness avait un truc) pour se plonger dans "Hey you" et la cure de jouvence que représente ce morceau tant il est proche de ce que faisait le groupe à ses débuts. Du groove, un peu de puissance (moins qu'en 2000 car les producteurs ont depuis longtemps lissé leur son, ici c'est Drew Fulk, un spécialiste du metal FM puisqu'il a aussi bossé avec Pop Evil, Bad Wolves ou Papa Roach) et un vrai coup de jeune tant ce titre aurait pu se faufiler entre "Stupify" et "Down with the sickness". Moins percutant mais bien plus chantant, il ne faut pas longtemps avant de reprendre en chœur les refrains de "Bad man" (Oh bad man, what's the reason why ... ), "Divisive" (They will never deny / Their divisive / Hatred will never go away ... ) ou "Unstoppable" (Hear me now / It's unavoidable ...). La machine à tubes tourne à plein régime avec de délicats breaks, une rythmique qui ne fait pas semblant et une voix toujours aussi enchanteresse. Je suis complètement dedans, ça m'apprendra à ne pas prendre garde à un vieux briscard ! Pour autant, l'album connaît un coup de mou en son cœur avec "Love to hate" qui manque de relief, "Feeding the fire" dénué d'énergie et ce "Don't tell me" où Ann Wilson (chanteuse de Heart) partage le chant et vampirise le titre pour en faire un hymne heavy-rock fadasse. Le combo est de retour dans la partie avec les gros riffs de "Take back your life", "Part of me" et "Won't back down", ça matraque, on retrouve la hargne et les gimmicks favoris de David Draiman et la volonté de casser quelques hanches pas encore en plastique.

Alors, peut-être que je suis indulgent parce que je me suis beaucoup replongé dans ce que j'écoutais à la fin des années 90' au début de l'aventure W-Fenec mais il se trouve que ce Divisive sonne plutôt bien, peut-être n'est-il pas en phase avec son époque et qu'il aurait dû sortir à la place de Believe mais toujours est-il que je prends toujours beaucoup de plaisir à headbanger et chantonner avec Disturbed en 2023...

Publié dans le Mag #54

Disturbed / Chronique LP > Asylum

Disturbed - Asylum "Down with the sickness"... il n'y a pas à chercher cent sept ans, Disturbed semble être de ces groupes dont on ne se souviendra que grâce à un titre, ce fameux single, véritable hit de la vague nu-metal que l'on a entendu partout sur MTV et sur des bandes-son de films (La Reine des damnés, L'Armée des morts...). Un "tube" métallique, puis un album (The sickness) qui cartonne les charts bien comme il faut, une séquelle qui fait tourner la planche à billets verts et puis ? Ben pas grand chose. Depuis 8 ans, le groupe semble enchaîner les albums/tournées en recyclant à n'en plus finir les mêmes recettes que celles qui l'ont propulsées au sommet du box-office CDs.
Mais si Disturbed était un véritable blockbuster néo, le groupe est une décennie plus tard ce qui ressemble de très près à une vulgaire série B (limite Z) en mode slasher metal qui essaie de faire à la va-vite du neuf avec du vieux. Et "Remnants" pathétique titre inaugural d'Asylum, le cinquième opus studio des américain, n'annonce pas grand chose de bon au programme de ce revival néo exécuté dans les règles de l'art. Un "Asylum" éponyme et basique au possible, un "The infection", poussiéreux single passé en mode rock US Fmisé, on se dit alors que ça va être long quand même treize titres. Et c'est au moment-même où l'on est au bord de la dépression métallique que là, petit miracle (tout petit mais c'est déjà ça de pris), le gang de Chicago nous lâche un "Warrior" un peu hargneux et efficace dans les tuyaux. L'éclair de lucidité dans un pathétique marécage de médiocrité artistique ?
Il suffit de poser une oreille sur les trente-deux premières secondes d'"Another way to die" pour comprendre que... bah qu'une fois passé le titre sympa, on va devoir se farcir de sacrés moments de solitude ("Never again", "The animal"). Des riffs écrits par un pré-ado atteint de surdité naissante, les mêmes gimmicks vocaux qu'il y a dix ans, des mélodies lestées de guimauve + une grosse dose d'effets électro poussiéreux histoire de faire comme si, rien n'y fait. Disturbed semble puiser dans sa discographie (c'est quand même le cinquième album...) pour cloner des bouts de titres d'un album avec ceux d'un morceau extrait d'un autre et vendre ça comme un nouveau disque (le bien nommé "Crucified", "Sacrifice", "Innocence" ect... ect... ad lib...). Alors ok, la prod est sympa (ça ne peut pas être mauvais partout quand même), mais pour le reste : inspiration zéro, mélodies pathos, arrangements lourdaux, Asylum, est un album qui n'enverra pas grand monde à l'asile, où juste le directeur financier du label qui devrait prendre un beau bouillon avec celui-ci. L'arnaque de l'année pour ceux qui en attendaient quelque chose, un certificat de décès artistique pour les autres. Allez, poubelle.

Disturbed / Chronique LP > Believe

disturbed : believe Ce nouvel opus de Disturbed les installe confortablement en haut des charts US mais aussi dans leur style bien à eux, gros riffs, mélodies punchies, groove imparable mais aussi breaks un peu simplistes et production un peu lissée. La principage (et légère) évolution sur ce Believe, par rapport au The sickness, c'est la plus grande liberté prise par la guitare de Dan qui se lâche et n'hésite pas à attaquer ses cordes une par une plutôt que de plaquer des accords, et c'est alors toute la compo qui prend du relief, comme sur les excellents "Remember", "Devour" (on frise la Toolerie sur ce morceau !!!) ou "Darkness" (avec un piano très clair, une gratte acoustique, un violon...). Au chant, les mélodies sont aussi un peu plus présentes. Il est intéressant de remarquer que chaque titre ne se compose que d'un mot, d'une idée qui caractérise le morceau, on a donc des vovables qui font penser à des actions : "Liberate", "Believe", "Remember", "Rise", "Breathe", des termes peu réjouissants : "Intoxication", "Mistress", "Darkness", des personnes : "Prayer"... Ce nouvel album semble plus réfléchi, plus personnel, plus construit, ce n'est pas simplement un collier où sont enchaînés les tubes comme pour le premier album. Sur le premier titre, "Prayer", Disturbed nous parle de lui-même "this is the way I pray...", et c'est le groupe qui s'exprime directement par la musique. Le thème de la religion donne un certain côté mystique à l'album qui annonce la couleur par sa pochette où chacun y trouvera des symbôles ésotériques différents, le dernier, et sublime, titre, "Darkness" est très calme, appaisé, relaxant, comme si la thérapie du groupe avait fonctionné, ils ont dit tout ce qu'ils avaient à dire, sorti les riffs qu'ils avaient sur le coeur et il se présente sous une autre forme... ou alors, ils ont traversé la frontière des ténèbres et sont de l'autre côté, un côté où il n'y a plus lieu de combattre.

Disturbed / Chronique LP > The sickness

disturbed : the sickness Intro énorme pour "Voices" et pour l'album, petits effets, petit grigri à la batterie, inspiration et après 20 secondes, on se retrouve désarticulé à gesticuler dans tous les sens, impossible de rester scotché au clavier pour écrire ces lignes en écoutant le morceau ! Heureusement que ça se calme un peu et que mes bras arrivent à reprendre le dessus sur le rythme...pour un temps seulement. Quelle est la composition de cette bombe ? Aprés étude attentive, on y trouve un gros son métal pour les guitares mais pas les stéréotypes du néo, des éléments électroniques discrets et pas d'homme machine donc ce n'est pas de l'indus... Sont aussi de la partie des riffs et des rythmes qui coulent de source et en cascade, un chant clair parfois déclamé, parfois mélodique, un ton 'Disturbed'... Ce n'est pas une bombe, mais une mine ! Et plus on la creuse plus on en remonte des pépites... Comme ces breaks de folie sur "The Game" ou "Stupify" ou les délicates intros qui font tout péter en quelqes secondes, à part les Deftones, trop rares sont les groupes à avoir ce savoir-faire. Les Disturbed vont nous rendre fous avec tant d'énergie, et comme si ça ne suffisait pas, ils savent aussi baisser le tempo et avec "Numb" montre que leur sombre lourdeur se décline sous plusieurs formes, c'est décidément trés trés fort... "Let me feelin' Nothing...", ouais, mieux vaut essayer de ne penser à rien qu'aux mauvais délires de la société américaine qui tout au long de l'album en prend pour son grade. Et histoire de bien enfoncer le clou, "Shout 2000" met à l'honneur Tears For Fears, ressorti du placard, ce morceau sent bon la putréfaction, bien moins joyeux qu'à l'époque de sa version d'origine. Propre, net, sans bavure, efficace, jumpisant, ... avec ce premier album, Disturbed annonce sa couleur (et c'est pas du pastel), ils ne sont pas venus en touristes et devraient squatter une partie de nos esprits pour un bon bout de temps !