Disturbed - Asylum "Down with the sickness"... il n'y a pas à chercher cent sept ans, Disturbed semble être de ces groupes dont on ne se souviendra que grâce à un titre, ce fameux single, véritable hit de la vague nu-metal que l'on a entendu partout sur MTV et sur des bandes-son de films (La Reine des damnés, L'Armée des morts...). Un "tube" métallique, puis un album (The sickness) qui cartonne les charts bien comme il faut, une séquelle qui fait tourner la planche à billets verts et puis ? Ben pas grand chose. Depuis 8 ans, le groupe semble enchaîner les albums/tournées en recyclant à n'en plus finir les mêmes recettes que celles qui l'ont propulsées au sommet du box-office CDs.
Mais si Disturbed était un véritable blockbuster néo, le groupe est une décennie plus tard ce qui ressemble de très près à une vulgaire série B (limite Z) en mode slasher metal qui essaie de faire à la va-vite du neuf avec du vieux. Et "Remnants" pathétique titre inaugural d'Asylum, le cinquième opus studio des américain, n'annonce pas grand chose de bon au programme de ce revival néo exécuté dans les règles de l'art. Un "Asylum" éponyme et basique au possible, un "The infection", poussiéreux single passé en mode rock US Fmisé, on se dit alors que ça va être long quand même treize titres. Et c'est au moment-même où l'on est au bord de la dépression métallique que là, petit miracle (tout petit mais c'est déjà ça de pris), le gang de Chicago nous lâche un "Warrior" un peu hargneux et efficace dans les tuyaux. L'éclair de lucidité dans un pathétique marécage de médiocrité artistique ?
Il suffit de poser une oreille sur les trente-deux premières secondes d'"Another way to die" pour comprendre que... bah qu'une fois passé le titre sympa, on va devoir se farcir de sacrés moments de solitude ("Never again", "The animal"). Des riffs écrits par un pré-ado atteint de surdité naissante, les mêmes gimmicks vocaux qu'il y a dix ans, des mélodies lestées de guimauve + une grosse dose d'effets électro poussiéreux histoire de faire comme si, rien n'y fait. Disturbed semble puiser dans sa discographie (c'est quand même le cinquième album...) pour cloner des bouts de titres d'un album avec ceux d'un morceau extrait d'un autre et vendre ça comme un nouveau disque (le bien nommé "Crucified", "Sacrifice", "Innocence" ect... ect... ad lib...). Alors ok, la prod est sympa (ça ne peut pas être mauvais partout quand même), mais pour le reste : inspiration zéro, mélodies pathos, arrangements lourdaux, Asylum, est un album qui n'enverra pas grand monde à l'asile, où juste le directeur financier du label qui devrait prendre un beau bouillon avec celui-ci. L'arnaque de l'année pour ceux qui en attendaient quelque chose, un certificat de décès artistique pour les autres. Allez, poubelle.