Dissipate - Tectonics Inlassable défricheur de nouveaux horizons métalliques dans la sphère Djent/metal/progressive, le label Basick Records (Aliases, Io, Skyharbor, Uneven Structure...) a encore mis la main sur du costaud en la "personne" de Dissipate. Un combo américain dont on ne sait quasiment rien et qui sort par le biais de la maison de disques londonienne un premier EP sobrement baptisé Tectonics. Lequel a certainement plus un rapport avec le phénomène sismique plutôt qu'avec l'éphémère mode musicale qui a ruiné les cervicales de milliers d'adolescents post-pubères.

Quoique niveau démontage de vertèbres, le groupe sait aussi y faire et le prouve avec un "Motion" qui annonce la couleur, puis sa sequel immédiate qui lui répond : "Such is the mind (of a realist)". Le menu est implacable : une entrée Djent salement violente, un plat de résistance mathcore sulfurique puis un dessert hardcore chaotique, le tout assaisonné au napalm métallique pour un résultat aussi fracassant que redoutablement efficace. Quelques vagues esquisses mélodiques, de la technicité de pointe en intra-véneuse et de la hargne(core) par palettes entières, le groupe envoie tout ce qu'il a, en met résolument partout sur la platine, les enceintes et les murs aussi, mais le fait avec une maestria véritablement étourdissante ("Becoming the mantis").

On oublie la question de la crédibilité d'une mode Djent qui a quelque chose de régulièrement assourdissante et on encaisse les coups. Parce que Dissipate ne frappe pas, il distribue les parpaings métalliques, extrêmes et hyper techniques avec une régularité effrayante. Et une fréquence très soutenue qui par instants tourne à la véritable boucherie Djent/mathcore tronçonneuse ("Mech fail"). Tout ça en restant d'une précision chirurgicale et sans jamais sous-entendre la moindre petite baisse de régime. Une petite injection d'épinéphrine mélodique, un court interlude classe pour respirer un instant ("Fragments lost") avant l'ultime coup de boost et une montée d'adrénaline qui pousse l'auditeur à l'orgasme violent, les américains se lâchent une dernière fois sur le morceau final et éponyme de ce Tectonics. Et là ça défouraille autant que ça respire la passion, dévorante, destructrice... Béton.