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Biographie > Dismo... Mogwaï !

Composé de Chris, Damm, Metalex, Jez et Fred, Dismo voit le jour début 2000 du côté de la côte d'Azur. Ensemble, le quintet a l'occasion de fouler les planches et écumer les scènes de sa région natale en tournant notamment avec eOn, Gojira, V13 ou Mindlag Project avant de signer chez CustomCore et de sortir un premier album baptisé Absurd en 2005. Puis silence radio... relatif. Jusqu'à ce que le groupe ne refasse définitivement surface en 2009 avec un deuxième effort long-format : Bulls & Gods paru cette fois via Nip-Down Records (Addicted, God Damn...).

Dismo / Chronique LP > Bulls & gods

Dismo - Bulls & Gods "Alien death'n'roll" exposait fièrement la biographie du groupe lorsqu'il était hébergé chez CustomCore Records, à l'époque de sa première sortie (Absurd en 2005). Il faut bien reconnaître que ce n'était pas tout à fait faux. Alien pour son ébouriffant cocktail de southern metal aux relents stoner et de death'n'roll aux fulgurances hardcore le tout dopé à l'énergie punk primale. Aliénant par ses côtés dévastateurs, ses rythmiques tranchantes, ses riffs assassins qui viennent nous lacérer les tympans et son chant, tantôt en français, tantôt en espagnol, mais toujours d'une incandescente efficacité.
Sorti chez le label sudiste dont on ne sait trop rien si ce n'est le côté brut et dévastateur de ses premières sorties (Addicted, God Damn quand même...), Bulls & Gods ne perd pas de temps pour enflammer les enceintes. Une intro tendue à l'extrême ("I should have died this afternoon"), une poussée de fièvre saturée plus tard et on envoie les guitares en première ligne ("Todos y dioses"). Une frappe de malade derrière les fûts, une alternance de fausse nonchalance groovy et d'accélérations frénétiques hardcore, Dismo oeuvre dans un registre musical où les guitares, acérées comme des lames de rasoir, ne sont là que pour permettre au groupe de fixer les limites de son territoire. Dans les bas-fonds du southern-rock, le groupe la joue hardcore gang et les effluves death'n'roll des quelques grenades métalliques balancées ci et là ne font qu'accentuer ce côté roots, DIY, jusque-boutiste, presque suicidaire. Car les titres composant ce Bulls & Gods n'ont même pas un regard pour l'adversaire qui se dresse devant eux, ils frappent d'abord, posent les questions après. Peut-importe les conséquences.
Résultat, les titres s'enchaînent, s'empilent même et les azuréens poursuivent leur entreprise de démolition sonore jusqu'à ce que mort (ou autodestruction) s'ensuive ("Teach me how to lace my shoestring", l'excellent "Anna Karina"). Question structure, on n'est pas vraiment là pour être pointilleux, l'album est un joyeux (et furieux) foutoir musical, une sorte de fight club sonore bigger than life, au milieu duquel viennent s'entrechoquer des morceaux oscillant entre HxC déviant, post-noise obsédante et stoner metal aux velléités death, sludge et même grind avérées ("Fly and me"). Là forcément, soit ça ressemble à rien, ça soit brise des vertèbres. Coup de bol, c'est la seconde hypothèse qui se vérifie. Des compos qui transpirent la haine... ("Radio dismo", "Que voy hacer"), un album qui a une légère tendance à partir dans tous les sens mais une furie hardcore de tous les instants ("Alyssa Milano", "Imaginar"), humpfff, on aime ou on déteste, quoiqu'il en soit, pas question de faire dans la demi-mesure. Clash.