General Lee : live au Poche (2008) General Lee : live au Poche (2008) Rorcal sur disque, ça amoche un peu les oreilles et si on ne s'aère pas de temps en temps, c'est dur de ne pas sombrer avec eux. En live, on n'a pas le choix, ils ne s'arrêtent jamais. Lents et saccadés, leurs riffs tombent comme des coups de massue à intervalles régulier, se lancer dans la version live de Myrra, mordvynn, marayaa, c'est comme monter sur le tapis roulant des Temps modernes et recevoir continuellement des coups pour nous ratatiner. Si les rythmes n'évoluaient pas, ce serait tout simplement un laminoir sonore. Quand les guitaristes et le bassiste se plient en deux pour donner plus de poids à leurs notes, Junior est à genoux sur la scène, à quelques centimètres du sol, tellus en latin, Rorcal est donc tellurique jusque dans l'attitude. Le son occupe tout l'espace avec une densité qui nous fait suffoquer, c'est lourd, sombre et oppressant. Tout ce qu'on aime.
La salle est très bien remplie quand les premières notes de General Lee sont lâchées, le groupe démarre au quart de tour et balance du très gros en travers de nos mâchoires, fort d'un Hannibal ad portas ultra percutant, les locaux ne font pas de détails, sur scène, c'est la guerre, la légion de fans est estomaquée par tant de précisions et de percussions. Après le laminoir, on est au sur un ring de boxe dans la peau du boxeur qui sent le KO approcher et encaisse coups après coups. On respire un peu dans les cordes quand les grattes deviennent plus douces et claires voire s'arrêtent pour laisser entendre le ronflement des amplis mais ça repart de plus belle.
C'était mon premier concert de Dirge et j'ai énormément apprécié l'ambiance live des quelques titres qu'ils ont joué. Eux par contre n'étaient pas très heureux en sortant de scène, l'ampli basse a fait des siennes et durant près de 10 minutes, ils ont donc du jouer sans, ennuyeux certes mais même avec "uniquement" les deux guitares, la batterie et les samples, Dirge (en version encore plus aérienne) impressionne par la mise en place des titres qui font complètement tripper, à tel point qu'on oublie vite que sur l'écran géant derrière eux défilent des images pas toujours réjouissantes (guerre, crash-test...), dommage qu'une partie du public ait quitté les devants de la scène... Il est vrai qu'il n'est pas aisé de rentrer dans l'ambiance de Wings of lead over dormant seas après le défouloir General Lee mais le calme (tout relatif) et les longues constructions plus ou moins alambiquées avaient largement leur place ce soir, d'ailleurs ces trois groupes appartiennent à la même mouvance tout en proposant des choses radicalement différentes mais toutes aussi intéressantes...