photo_concert_dirge.jpg Deux mots comme fil conducteur du jour, parce que, oui, c'était osé et risqué de programmer Time To Burn, Dirge et Knut dans un lieu pareil. Le PE n'accueille en général pas ce genre de groupes, qui sont des pointures dans leur style soit dit en passant. Osé et risqué à ce tarif là (20€), dans un lieu plus habitué à se la jouer arty, et ayant une clientèle plus "branchouille-bobo-l'air-de-rien" tu meurs... Et en plus la bière et chère et pas terrible et les serveurs, on les imagine sans mal danser la tektonik, surtout un... (Je vous dit tout ça parce que j'ai eu le temps d'observer, vu que mon pote Rom est arrivé en retard et que c'était lui qui avait les places !).
Seul bon point de ce lieu, c'est qu'il y a une ouverture dans les chiottes qui permet d'écouter et de voir ce qu'il se passe dans la salle de concert. C'est de ce point stratégique que j'ai pu apercevoir le set de Time To Burn, et vu la gueule des pépètes qui entraient et sortaient des gogues, je peux vous dire que c'est du bon ! TTB, ça bouge pas trop sur scène mais côté musique, c'est la volée de bois vert, c'est carré, maitrisé et les alternances vaguement noise s'enchainent avec des plans lourds et répétitifs. Dans ce cas-là, on se dit vivement l'album !!!

Une pause, le temps de retrouver Rom qui a enfin réussi à se garer (j'adore Paris...), osé et risqué je vous dis ! Le temps de se jeter une binouze et on y va. Dans la salle, l'ambiance lumineuse est bleue et verte, un écran derrière la scène diffuse un film en rapport avec la musique et sur scène, une longue plainte surgit, s'étire, se plombe et "Meridians" commence, le chant arraché s'adapte parfaitement à cette musique unique que nous propose Dirge et ça continue ainsi pendant 20 minutes où ils osent et risquent des disgressions des impros, des ambiances... Petit changement d'ambiance, plus cold, quand à la fin de la transition, on reconnait l'ambiance, plus aérienne, d' "Epicentre". Dirge arrive à nous surprendre et à nous emmener avec eux, tout le monde est sous ce charme hypnotique si particulier. Retour aux enfers mythologiques avec "Lotus continent". Nous sommes broyés, perdus dans ce vertige qu'ils maitrisent parfaitement et c'est à la fin de ce voyage, que Dirge, conscient de sa victoire, décide de nous relacher... Une heure de trip suberbe, onirique, osé, risqué, merci Dirge de nous avoir emmené loin, très loin. Et si vous tourniez plus souvent, ce serait mieux !
Rom et moi décollons de notre banquette (et oui ! car comble du luxe, nous faisions partie des privilègiés qui ont pu s'assoir) et allons boire une mousse. Dehors le décalage est total, entre les spectateurs du concert (aussi ébahis que nous) et la faune parigourde du PE.

Des rumeurs officielles nous disaient que Knut s'était reviolentifié sur scène, et bien c'est vrai ! Ce n'est pas évident à voir avec Terraformer, le son est lourd, tendu, pas ou peu de chant (d'ailleurs au début de leur set, je croyais qu'il était absent), ça défouraille à tout va... Puis place à "Challenger", et là c'est le chaos, la lutte pour la survie (le public parisien est extrèmement violent et manque de saoir-vivre dans un pit), quand je vous dis que cette soirée est osée et risquée...Les petits suisses maitrisent totalement leur sujet, et le font savoir. Seul hic, à part ce public à la con, c'est ce connard à la régie, qui ferait mieux de faire son taf au lieu de draguer tout ce qui bouge (déjà à Dirge, le réglage du chant était plus que moyen), résultat, ça sature dans tous les sens... Par contre, je suis prêt à parier que le batteur n'est pas humain. Ce jeu ! Ce putain de jeu ! Incroyable de fluidité technique. Dans le public, c'est le maëlstrom, surtout quand un gros type bourré entreprend d'écraser tout sur son passage, je savais que la France accueillait la coupe du monde du rugby, mais pas à ce point-là... Au bout 50 min, tout le monde est rincé mais content dans l'ensemble, on peut l'être !
Etant venu plus pour Dirge, que pour Knut, je suis comblé. Rom un peu moins, vu qu'il trouve les petits suisses un peu en dessous des prestations qu'il a pu déja voir d'eux (j'ose même pas imaginer s'ils étaient en pleine forme ou de meilleure humeur...)
Re-contraste en sortant, la température !!! Putain, il fait froid !!! Mais bon, on est content de notre soirée, c'est l'essentiel, on a vu ce qui se fait de mieux dans leurs genres respectifs, on a saccagé le stand merch (putain 20€ !!!). Le PE, on a vu ce que c'était, on y reviendra plus, sauf si on est mort de faim. C'est donc le coeur chaud et les membres froids qu'on retourne à la bagnole...