dham Dham est discrètement inscrit en bas à droite de la couverture de leur album, pochette sobre, sombre et intrigante, en adéquation avec le groupe. Les 9 titres sont tous très bien produits et très homogènes. Tous sont dans la veine de ce qu'avait fait Nihil avant de livrer [in]visible et davantage encore dans celle de Tool, ce qui est à la fois intéressant et problématique. Parce qu'avec cet album éponyme, Dham dépasse largement le Born de leurs aînés girondins, à la fois dans les parties obscures et rageuses comme sur "?" et dans les parties aériennes et plus grungisantes pour le chant, tel le "Hold" qui tire plus vers leurs autres amis que sont les Viridiana. Quand Dham se sera sorti de l'implacable référence à Tool, ils seront devenus irréprochables ! Mais ils n'en sont pas encore là, en témoigne ce passage de la fin de "Something about drugs" qui est à la limite de plagier le célèbre riff de "Forty six and two", Toolien à mort, il suicide un morceau qui avait ô combien commencé en beauté. Et pourtant, ce ne sont pas les idées de riffs qui manquent, ils pullullent dans chaque compo et sont parfaitement reliés et déliés. Les percussions, la batterie, la basse ont aussi leurs modèles du côté des dieux et s'en sortent avec les honneurs. Même le chant, qui peut encore progresser, n'est pas si proche de celui de l'inimitable Maynard, ce qui pourrait facilement différencer Dham de Tool ... à condition que la guitare se trouve ses propres effets et que les Bordelais réécoutent leurs classiques pour éviter de reprendre les mêmes plans. Enfin, malgré cela, ce premier album de Dham avec ses compos riches, étirées et bien construites fait du groupe un réel espoir de la scène française. Nul doute qu'ils vont continuer à travailler et vont peu à peu se forger une identité propre et venir se placer aux côtés de Viridiana et Nihil pour renforcer la place centrale de la Gironde sur la scène senti-métal.